Zeturf cherche à lever entre 10 et 15 millions d'euros

Le trublion des paris hippiques fourbit ses armes à la veille de l'ouverture à la concurrence des jeux d'argent sur Internet. Zeturf, société maltaise dont les démêlés judiciaires avec le PMU ne sont toujours pas terminés, cherche de l'argent pour assurer son développement en France. « Nous voulons lever entre 10 et 15 millions d'euros. Dix millions financeront une augmentation de capital, et le reste, la sortie de certains actionnaires autrichiens ou maltais », explique son fondateur Emmanuel de Rohan-Chabot, qui a pris pour conseil la banque Rothschild.Malgré ses recherches, Zeturf n'a pas trouvé de repreneur. Selon nos informations, des discussions avec Turf Éditions (qui édite le quotidien « Paris-Turf ») en vue d'un rapprochement capitalistique ont été entamées, mais n'ont pour le moment pas abouti. « Les fonds levés vont permettre de financer notre arrivée sur le marché, notamment au moment de l'ouverture », indique le patron, qui assure avoir des candidats à une entrée au capital. En 2009, le site, qui va également se positionner sur les paris sportifs avec ZEbet.com, a enregistré 180 millions d'euros de mises contre 104 millions un an plus tôt, un bénéfice de 4 millions d'euros et 130.000 joueurs.Projet de mutualisationSur le marché français, il a enregistré 150 millions d'euros de mises? de manière illégale pour le moment. Actuellement, Zeturf bénéficie des 0,5 % de taxe prélevée à Malte pour être concurrentiel face au PMU. Le site, qui va demander une licence, sera-t-il encore rentable une fois le marché ouvert ? Le projet de loi prévoit une taxe de 7,5 % et 8 % de reversement à la filière hippique, soit 15,5 % en tout. « L'activité génère 5 % à 6 % de marge brute. Ce sera pareil demain. Le PMU redistribue 74 % ou 75 % des mises. Nous serons autour de 80 % », assure Emmanuel de Rohan-Chabot.Problème, le pari hippique repose sur le pari mutuel, où les gains sont calculés en fonction des mises. Plus les enjeux sont importants, plus les gains sont intéressants. À ce titre, le PMU bénéficie d'un effet de masse important, grâce à son réseau en dur. C'est pourquoi certains comme le futur site de paris en ligne Sajoo (groupe Amaury) ont proposé au PMU d'accéder à ses enjeux pour proposer leurs paris. Ce que le PMU refuse de faire. Face au monopole, l'idée d'une mutualisation des masses fait son chemin. En attendant, Zeturf, qui se voit bien être le chef d'orchestre d'un tel projet, a entamé des discussions avec d'autres opérateurs. Pour le moment, Betclic préfère jouer en solo. Mais Sajoo l'admet : « Nous nous tournons vers d'autres partenaires, comme Zeturf », indique son directeur général Christophe Blot.
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