Bertrand Demenois : « L'entreprise n'est rien sans ses hommes »

Il n'y a de richesses que d'hommes ». La phrase de Jean Bodin n'est pas rare dans la bouche des chefs d'entreprise. Chez Bertrand Demenois pourtant, elle a une résonance toute particulière. Son groupe BDSA est implanté sur le territoire via un réseau d'agences et propose aux particuliers des solutions globales de ravalement et d'isolation thermique de l'habitat. Fondée en 1988, sa société connaît un démarrage fulgurant, pour atteindre cinq ans plus tard 14 millions de chiffre d'affaires et 150 salariés. Il se souvient : « Les premières années, on accueillait tous les ans dix nouveaux employés. » Un succès qui s'explique par la présence, dès le démarrage au sein du groupe, d'équipes chargées du démarchage et de la vente directe au particulier. En 1993, victime de son succès, Bertrand Demenois se trouve à la tête d'une grosse structure, lourde à gérer : « Mon rôle de dirigeant se limitait alors à gérer des problèmes », se souvient-il. Il considère que la taille de l'entreprise freinait son développement, bridait sa propre créativité, l'empêchant d'aller de l'avant. Il fait alors le pari d'éclater sa structure et d'en scinder le capital, confiant à ses six plus proches collaborateurs, à peine 35 ans à l'époque, la responsabilité de concessions « à taille humaine » partout en France. Plutôt que de donner des ordres, il préfère « associer les hommes à un projet ». L'autonomie ainsi conférée à ses filiales limite les hiérarchies intermédiaires et permet ce qu'il appelle « un management rapproch頻.L'esprit d'équipe préside chez cet homme de 48 ans, qui reconnaît avoir beaucoup appris du comportement des entraîneurs sur un terrain de football, davantage qu'à l'école, où l'autodidacte ne s'est pas attardé. Motiver ses équipes, les encourager à voir plus loin, à accepter la défaite tout en cultivant la victoire, c'est ce qu'il s'attache à transmettre lors de réunions annuelles avec l'ensemble des salariés tous corps de métier confondus. L'occasion, selon lui, de faire le point sur les performances et les projets de l'entreprise « afin que chacun puisse se situer et partage la même connaissance de l'entreprise ». Si la pratique est courante dans les grands groupes, elle est plutôt rare dans les PME, fait-il remarquer. Paradoxalement, la difficulté pour cette structure qui n'arrête pas de se développer c'est de faire adhérer ses employés à un projet commun toujours plus ambitieux. Car, dès 2007, BDSA a su anticiper « la révolution verte » en se diversifiant. Elle propose depuis lors une offre globale pour rénover l'enveloppe d'isolation du bâti, en fournissant les matériaux et leur installation. « D'autant que passée la phase d'incitation grâce au prêt à taux zéro, le gouvernement va tôt ou tard passer la vitesse supérieure avec le contrôle, puis la mise aux normes obligatoire de l'isolation thermique de l'habitat sans laquelle la déperdition énergétique est très forte. » L'objectif est de faire valoir auprès de ses équipes l'avantage que représente cette diversification en termes de compétences. Pour ce faire Bertrand Demenois privilégie le dialogue. Au-delà de l'échange régulier qu'il entretient avec les autres patrons de sa structure, il s'est adjoint les services d'Abdelatif Benazzi, ancien capitaine de l'équipe de France de rugby, désormais consultant, et partenaire de FCA-BDSA. Pour le patron du groupe, c'est un signal fort envoyé aux clients, mais surtout vis-à-vis des employés et des sous-traitants, du changement de vocation de la société, de régionale à nationale, et des valeurs qu'elle cultive, parmi lesquelles celle qui lui tient particulièrement à coeur?: l'individu au service du collectif.Demain?: Ray Anderson, fondateur d'InterfaceFlo
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