Oleg Deripaska met en gage Rusal pour racheter Norilsk Nickel

Oleg Deripaska, le plus influent des oligarques russes, ne recule devant rien pour créer un géant minier russe sur le modèle de BHP Billiton. Malgré sa dette déjà monumentale (12,1 milliards de dollars), il se prépare à lever entre 3 et 6 milliards de dollars supplémentaires, a annoncé mardi Rusal, le géant mondial de l'aluminium qu'il détient à hauteur de 47 %. Plus exactement, la compagnie a révélé que Basic Element (le holding détenu à 100 % par Oleg Deripaska) avait obtenu un crédit auprès de la banque d'État VTB Capital contre la mise en gage de 25 % des parts de Rusal. Une part extensible à 45 %. Le marché interprète ce geste comme une tentative d'Oleg Deripaska pour prendre le dessus sur son vieux rival Vladimir Potanine, l'actionnaire historique de Norilsk Nickel. Fin juin, Oleg Deripaska, qui détient via RusAl 25 % de Norilsk Nickel depuis 2008, a déclaré être prêt à racheter les 25 % de Vladimir Potanine, qui désire l'inverse, à savoir racheter ses 25 % de Rusal. Tous deux se sont livrés, tout l'été, une féroce bataille pour la composition du conseil d'administration de Norilsk Nickel, bataille dont Vladimir Potanine est sorti (pour l'instant) victorieux avec un siège supplémentaire par rapport à son rival. Les deux milliardaires n'ont plus guère de cartouches, étant l'un comme l'autre fortement endettés et devant composer avec un Kremlin opposé à ce que les capitaux étrangers ne prennent trop d'importance dans un groupe perçu comme stratégique. Les fonds étrangers additionnés pèsent autour de 12 % du capital de Norilsk Nickel. Vladimir Potanine a une dette de 2,2 milliards de dollars envers la banque d'État VTB, qui est également créditeur de Rusal et pourrait bien jouer un rôle de premier plan dans la résolution du conflit. Les analystes s'accordent à dire que le différend ne peut se régler que si l'un des deux belligérants jette l'éponge et sort du capital. En dépit des rumeurs de nationalisation, le Kremlin ne donne, pour l'heure, aucun signe de vouloir peser dans la balance. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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