Tensions entre Airbus et Londres sur l'A350

Des « quatre pays Airbus », la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne, seul ce dernier n'a pas donné officiellement son feu vert à des avances remboursables pour l'A350 (la commercialisation est prévue en 2013), dont le coût de développement avoisine les 11 milliards d'euros. Paris s'est déjà engagé publiquement à accorder 1,4 milliard d'euros, Berlin 1,1 milliard et Londres 340 millions de livres. Irrités par plusieurs décisions d'EADS sur l'attribution des charges et l'éviction de Carlos Suarez, qui était alors à la tête de la division responsable du programme A400M en retard de quatre ans, les Espagnols étaient restés muets sur leurs intentions. Et pour cause, ils avaient boycotté la réunion des ministres des quatre pays le 15 juin lors du Salon du Bourget, censée faire avancer le dossier.En réalité, l'accord de principe de Madrid est acté. Restent quelques détails à conclure. Il prévoit une avance remboursable d'environ 300 millions d'euros. Elle s'ajoutera aux enveloppes françaises et allemandes en voie également de finalisation. Ce qui n'est pas encore le cas de l'aide du Royaume-Uni, promise le 14 août par le ministre des Entreprises, Peter Mandelson. Selon plusieurs sources industrielles et politiques, les négociations se passent très mal, mais elles ne sont pas rompues. « Cela pourrait même aller jusqu'au clash », assure un connaisseur du dossier. Partage des risquesLe différend ne porte pas sur le montant de l'aide, ni sur les charges de travail sur le programme A350 qui ont été agréés. Mais sur le système d'aides. Airbus demande des avances remboursables, qui apportent de la souplesse à l'avionneur. D'une part, les échéances de remboursement s'adaptent au rythme des livraisons d'avions ? la première est prévue en 2013. D'autre part, les royalties que doit payer l'avionneur sur chaque livraison ne sont payées que si le programme atteint le seuil d'équilibre. S'il l'est, les États reçoivent plus qu'ils n'ont avancé. S'il ne l'est pas, l'avance n'est que partiellement remboursée. En résumé, les États partagent le risque. Ce dont ne veut pas Londres, au moins dans sa totalité.Après avoir longtemps souhaité accorder à Airbus un prêt classique, le Royaume-Uni a, à la suite du sommet d'Évian du 6 juillet, légèrement changé son fusil d'épaule. « Ils font des petits pas et cela commence à ressembler à des avances remboursables », assure un proche du dossier. Pour autant, dans la dernière proposition britannique, fin août-début septembre, « le partage du risque reste limit頻, note-t-on. « Cela s'apparente à un prêt », nuance une autre source. En tout cas, on est loin d'un accord sous trente jours, promis par le Royaume-Uni en juin.
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