A Besançon, on économise en réduisant ses déchets

La rigueur budgétaire a parfois du bon. Ainsi, lorsque le Grand Besançon a décidé en 2008 de ne pas reconstruire l\'un de ses fours d\'incinération, l\'agglomération s\'est engagée dans le même temps à mettre en place une redevance incitative d\'enlèvement des ordures ménagères. Profitant de l\'avance acquise par la ville de Besançon, qui la pratiquait depuis 10 ans et les 58 autres communes qui composent cette agglomération, passées au tri sélectif, les élus ont fait preuve d\'anticipation.Généralisation prévue d\'ici à 2015«Nous avons été rattrapés par le Grenelle», raconte Jean-Pierre Taillard, vice-président de l\'agglomération en charge des déchets. En effet, celui-ci impose depuis 2010 à toutes les collectivités locales d\'intégrer, dans un délai de 5 ans, une part variable incitative devant prendre en compte la nature et le poids et/ou le volume et/ou le nombre d\'enlèvements des déchets.» Le principe est testé par quelque 600.000 habitants en France depuis 2009. Les 181.000 habitants du Grand Besançon ont commencé il y a deux ans à se frotter aux nouvelles modalités de collecte. Depuis le 1er janvier 2012, ils en connaissent précisément les tarifs, et depuis le 1er septembre dernier, la tarification incitative est devenue contractuelle.Réduire le volume de déchets de près de 30 % en 4 ansEn pratique, cela signifie que la facture des ménages comporte une part fixe et une part variable. La première est fonction du volume du bac gris (destiné aux ordures ménagères) et du lieu d\'habitation (qui détermine la fréquence des tournées); la seconde est liée au poids de ce bac gris et au nombre de levées, autrement dit, à la quantité de déchets produits par un ménage ou un immeuble. Ce deuxième cas de figure est plus compliqué et nécessite d\'entretenir des relations cordiales avec des voisins... aussi scrupuleux sur le tri des déchets. Mais les résultats sont prometteurs. «Entre 2010 et 2011, les tonnages incinérés ont baissé de 10%», témoigne Jean-Pierre Taillard. Et de janvier à juin 2012, à nouveau de 6%. L\'agglomération est donc déjà à mi-parcours de l\'objectif qu\'elle s\'était fixé, atteindre une diminution de 25 à 28% en 4 ans.Plastic Ominium fournit la globalité du systèmeEvidemment, tout ceci nécessite des investissements, notamment dans de nouvelles bennes à ordure équipées d\'un système de pesage et comptage, dans les puces qui équipent les quelque 35.000 poubelles grises du Grand Besançon et dans le logiciel capable de certifier, transmettre et traiter ces données. En tout, un budget de 5 millions d\'euros, dont 4 millions en équipement et matériel, financés à hauteur de 50% par l\'Ademe, qui a fait du grand Besançon l\'un de ses territoires d\'observation privilégiés.Plastic Omnium fournit les bacs, puces, prestations, équipe les camions, assure les procédures de contrôle. «On les a choisis parce qu\'ils assuraient l\'intégralité de la prestation», précise Jean-Pierre Taillard, alors que la plupart des fournisseurs consultés fournissaient soit le matériel, soit le logiciel.1,4 euro supplémentaire par personne et par anQuant à la facture, qui, à 78 euros par habitant et par an, se situait historiquement dans les 5% les plus bas de l\'Hexagone, elle ne s\'alourdit que de 1,4 euro/hbt/an en raison des coûts de fonctionnement du nouveau dispositif. «Un surcoût à comparer avec l\'investissement de 30 millions d\'euros dans un nouvel incinérateur évité en 2008, à amortir via l\'impôt auprès des 181.000 habitants», tient à rappeler Jean-Pierre Taillard. Sans même parler de l\'impact positif sur le plan de l\'environnement...
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