« Les revenus du patrimoine et les plus-values n'offrent pas une marge de manoeuvre suffisante »

STRONG>Philippe Marini Rapporteur général du Budget au SénatNicolas Sarkozy a confirmé mardi la suppression de l'ISF et du bouclier fiscal. Quels doivent être les axes de la réforme fiscale sur le patrimoine ?Les maîtres mots de cette réforme doivent être : compétitivité, équité et efficacité. Cela dit, si l'ISF est effectivement supprimé, le manque à gagner pour l'Etat devra être strictement compensé, et je doute à ce stade que les revenus du patrimoine et les plus-values nous offrent une marge de manoeuvre suffisante. J'espère en tous cas qu'on ne cédera pas à nouveau à cette tentation de ravauder, de rechercher des montages exagérément complexes, qui est une maladie de la fiscalité française.Vous appelez à plus de rigueur. Pensez-vous que le nouveau gouvernement saura davantage entendre vos arguments ? Il le faudra bien car les circonstances internationales sont à nouveau difficiles. L'événement le plus important du week-end n'est pas le remaniement gouvernemental, mais la survenance de turbulences graves sur les dettes irlandaise et portugaise. Dans ce contexte, la France doit être d'autant plus sérieuse pour réduire son déficit. Le maintien de François Fillon est à cet égard une garantie. Il a su véritablement s'engager pour que le schéma de la loi de finances soit plus rigoureux que ce n'était prévu au début de l'été. Le projet de loi de finances 2011 est discuté à partir de jeudi au Sénat. Que ce soit sur Google ou la redevance télé, avez-vous eu des assurances du gouvernement ? Nous verrons en séance. Mais sur les deux sujets, si l'on me dit que mon amendement n'est pas opportun ou mal articulé, il faudra que le gouvernement me fasse une proposition alternative et qu'il apporte des réponses de fond. Sur la TVA restauration, le débat aura lieu en séance, que cela fasse plaisir ou non. Le coût annuel de la mesure représente la valeur d'un porte-avions.Vous dites que la réforme de la taxe professionnelle a un coût plus élevé que prévu pour l'Etat et qu'elle ne répond pas au problème de compétitivité des entreprises. Fallait-il alors la voter ?Je le maintiens : c'est une réforme très coûteuse pour l'Etat et peu satisfaisante pour certaines branches d'activité et pour les collectivités territoriales. J'ai participé à cette réforme pour l'optimiser. Etant membre de la majorité, c'était mon devoir. Pour autant, je pense que l'on pouvait faire différemment et certainement pour moins cher. Le Medef a démesurément grossi le handicap de compétitivité que représentait la taxe professionnelle. Il ne s'agit pas de revenir sur ce que l'on a fait, mais de ne pas avoir d'illusions sur ce que l'on a fait. C'est une réforme de pays riche. Propos recueillis par Stéphanie Tisserond
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