L'année 2010 a révélé son lot de surprises et de record en termes démographiques. La population française (métropole et Dom) a compté 358.000 personnes de plus, franchissant le cap des 65 millions. En une génération (trente ans), le pays a gagné 10 millions de personnes, tandis que la population allemande n'a progressé que de 4 millions.La spécificité du dynamisme démographique français est dû à l'excédent des naissances sur les décès (le solde naturel). Dans la plupart des pays européens, rappelle l'Insee, c'est le solde migratoire, c'est-à-dire l'excédent des arrivées sur le territoire par rapport au nombre de départs, qui est le moteur de la croissance. L'année 2010 n'a pas dérogé à cette tendance, avec des naissances se maintenant à un niveau élevé (828.000 en 2010, soit 3.500 de plus qu'en 2009) et des décès en diminution de 0,6 %.Fait marquantEn termes de naissances, 2010 est une année record, comme l'avaient été 2006 et 2008. La fécondité a atteint des niveaux que l'on n'avait pas connus depuis la fin du baby-boom, en 1973-1974, avec 2,01 enfants par femme (voir graphique). Fait marquant, « la progression de la fécondité est imputable en totalité aux femmes de plus de 30 ans, et surtout à celles de 35 ans et plus », révèle l'Insee. L'âge moyen à l'accouchement dépasse par ailleurs « la barre symbolique des 30 ans » dans la France entière, un seuil qui avait déjà été franchi dans l'Hexagone seul. On note que les difficultés économiques des ménages liées à la crise ne semblent pas avoir perturbé l'évolution des naissances. L'absence d'opportunités sur le marché du travail peut pousser les couples à considérer que c'est « le bon moment pour faire des enfants », souligne Pascale Breuil, de l'Insee.Autre surprise, alors que l'on vieillit de plus en plus en France, le nombre de décès est faible. Il reste proche de son niveau d'il y a 10 ans, avec 545.000 décès en 2010 et 541. 000 en 2000. Ce « déficit » de décès est dû pour une part au déficit de naissance pendant la guerre : les générations nées avant 1946 sont moins nombreuses que celles nées après. Il est dû également à l'augmentation de l'espérance de vie. Les hommes seront heureux d'apprendre qu'ils ont gagné 4 mois d'espérance de vie en 2010, autant que les femmes. L'espérance de vie à la naissance est désormais de 78,1 ans pour les hommes et de 84,8 ans pour les femmes. Sara Sampaio

latribune.fr

18 Jan 2011, 23:21

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