L'État se porte au

Les généralistes ont du vague à l'âme : le métier n'attire plus les étudiants et les praticiens en place estiment leur rôle dévalué. Nicolas Sarkozy a entendu leur malaise puisque, le 12 janvier, lors de ses v?ux aux professionnels de la santé, le chef de l'État a? commandé un rapport. Le président de l'Ordre national des médecins, le docteur Michel Langmann, a jusqu'au printemps pour lui faire des recommandations afin de « refonder la médecine libérale ».Mais visiblement, l'État et les médecins n'ont pas la même approche de cette revalorisation. Le premier souhaite qu'elle permette de résoudre les dysfonctionnements de notre système de soins : sous-médicalisation en banlieue et en zones rurales, et défaut de prise en charge des patients « en premier recours » qui fait qu'ils se dirigent immédiatement vers l'hôpital. Pour les généralistes en revanche, revalorisation rime avec augmentation des tarifs des consultations. Une promesse qui leur a été faite en 2007, mais qui a peu de chances de se concrétiser en 2010 en raison de la situation des comptes de l'assurance-maladie. Ne voyant rien venir, Michel Chassang, le président de la CSMF, le principal syndicat de médecins, vient donc d'appeler les généralistes à augmenter unilatéralement de 1 euro le prix de leurs consultations à compter d'avril (elle passerait de 22 à 23 euros).« maisons de sant頻Dans ce contexte, il n'est pas sûr que le rapport remis ce matin au gouvernement par Guy Vallancien, professeur à l'université de Paris V, sur le développement des « maisons de sant頻, réponde à l'attente des généralistes. Dans la droite ligne de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires), votée mi-2009, le rapport préconise de développer ces structures qui réunissent en un même lieu médecins, infirmières, kinésithérapeutes et autres libéraux. Un moyen pour les patients de trouver une nouvelle offre de soins tout en facilitant l'installation des jeunes généralistes là où ils font défaut. Mais seules 160 maisons de santé plus 25 pôles de santé fonctionnent pour l'instant alors que les pouvoirs publics en espèrent 3.000. Le rapport préconise donc une demi-douzaine de mesures, dont la création d'un fonds national finançant leur création et la mise en place d'un « paiement mixte, forfaitaire et à l'activit頻. Or, les médecins libéraux s'opposent à la remise en cause du sacro-saint principe du paiement à l'acte. Patrick Coquidé
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