Après avoir atteint l'Olympe en 2008 et le toit du monde en 2009, les handballeurs français s'attaquent au championnat d'Europe 2010 qui débute ce mardi en Autriche. Avec, en ligne de mire, un triplé historique. De quoi entrer encore un peu plus dans la légende. Et peut-être permettre enfin à leur sport de se faire une place sur la scène médiatique. Car, malgré les victoires des Bleus, le handball peine toujours à enflammer l'Hexagone?Au classement des sportifs nationaux préférés, le premier handballeur, Nikola Karabatic, pointe à une triste 36e place. Loin derrière les footballeurs, rugbymen et tennismen. « En France, le football a tendance à tout écraser, explique Gilles Dumas, directeur de l'agence SportLab. On a des difficultés à faire émerger des stars dans les autres sports, sauf quand ils sont exceptionnels comme Laure Manaudou ou Sébastien Chabal. Le handball n'existe pas assez en termes de marketing. Il lui faudrait plus d'opérations de communication. Il manque de dynamisme, de sponsors. » Un déficit de notoriété que la Fédération française de handball (FFH) essaye tant bien que mal de combler. « Des opérations sont régulièrement mises en place en ce sens, assure Joël Delplanque, président de la FFH. Les choses avancent doucement. Indépendamment de nos partenaires historiques [Canal Plus, Adidas et l'Artisanat, Ndlr), la Française des Jeux et Orangina viennent de nous rejoindre. En période de crise, c'est plutôt encourageant de réussir à attirer de nouveaux partenaires. » Encourageant, mais pas encore suffisant. Pour toucher un plus large public, les Experts ont besoin d'une exposition audiovisuelle digne de leurs exploits.« enchaîner les performances »« On est présent seulement un mois par an à la télévision, regrette le pivot Bertrand Gille. On a du mal à exister toute l'année. On manque de visibilité. » Pour y remédier, la FFH a son idée. « Le handball est plutôt bien exposé sur les chaînes à péage. La difficulté, c'est l'accession aux chaînes hertziennes, expose Delplanque. Ça passe par une codiffusion entre le câble et les chaînes hertziennes. Les droits de retransmission des prochains championnats d'Europe et du monde vont bientôt être sur le marché. Je vais tout faire pour qu'on ne soit pas obligé d'attendre une finale pour voir nos équipes de France. »La reconnaissance passe par là. Entre patience et abnégation, les handballeurs continuent leur militantisme. Tout en sachant que la route est encore longue. « Ce n'est pas quelque chose qui va se faire du jour au lendemain. Mais ça avance et on a espoir », résume Karabatic. En attendant, « on doit continuer à enchaîner les performances », argue le capitaine Jérôme Fernandez. Et donc battre la Hongrie ce mardi. naf

latribune.fr

18 Jan 2010, 23:46

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