Le nombre d'offres publiques a stagné à la Bourse de Paris sur l'année 2010

Après le brusque coup de frein de 2009, il aurait été logique de voir le nombre des offres publiques rebondir en 2010. Il n'en fut rien. Selon Ricol Lasteyrie, qui publiait mardi son deuxième observatoire sur le sujet, le nombre d'opérations a stagné l'an dernier avec seulement 27 offres publiques... Soit autant que l'année précédente. « Le marché des fusions-acquisitions n'est pas reparti en 2010 malgré les espoirs du début d'année, souligne l'étude. Dans un environnement économique encore marqué par la crise, les entreprises affichent une grande prudence par rapport aux opérations de croissance externe. » À première vue, le montant des transactions se révèle plus encourageant puisque le montant de capital acquis au cours de ces opérations a été multiplié par 2,24 fois à 1,13 milliard d'euros à comparer avec les 491 millions d'euros de 2009. En apparence seulement. Car ce montant est toujours en retrait de 91 % par rapport à celui de 2008. Les opérations ont surtout porté sur des parts modestes du capital des sociétés « cibles » dont la valorisation a augmenté avec le rebond des marchés actions. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si sur les 27 opérations recensées, 17 sont soit des offres publiques d'achat simplifié (OPAS) - qui vise généralement à verrouiller le capital, soit des offres publiques de retrait (OPR). Dans ce dernier cas, ce sont en tout 9 sociétés qui ont été retirées de la cote l'an dernier au premier rang duquel Trigano, Elf Aquitaine, Saga, Sperian, Ginger, Otor...Preuve d'inertieEn définitive, malgré des cours de Bourse attractifs en 2010 et des bilans assainis, les entreprises ont préféré utiliser les excédents de trésorerie pour renforcer le contrôle de leur structure plutôt que de se lancer dans des OPA hostiles. Deux seulement ont été recensées - celle de Jacquet Metals sur IMS et celle, toujours en cours, d'Axel Springer sur SeLoger.com. Preuve supplémentaire de cette inertie, la moitié des opérations a été initiée par les entreprises elle-mêmes ou les actionnaires en place. Dans ces conditions, les primes offertes n'ont pas été significatives puisqu'elles se sont élevées en moyenne à 27,73 % par rapport au dernier cours de Bourse - contre 53,5 % en 2009. En revanche, elles se sont élevées à 40 % par rapport au cours moyen des douze derniers mois - contre 32,9 % en 2009.In fine, l'année 2010 a été marquée par une grande prudence. Ce qui fait espérer à Sonia Bonnet Bernard, associée gérante de Ricol Lasteyrie, que l'année 2011 devrait être plus animée. Gaël Vaut
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