« La taxe Google peut faire bouger les choses »

Pensez-vous, comme d'autres, que Google abuse de sa position dominante ?Il n'est pas normal que ceux qui agrègent le contenu des autres gagnent de l'argent quand tous ceux qui produisent les contenus en perdent. Certes, les éditeurs de presse et les groupes de média ont une responsabilité. Ils ont laissé Google indexer gratuitement tous leurs contenus, en faisant le pari qu'ils gagneraient sur le trafic que le moteur de recherche leur apporterait. C'était un vaste marché de dupes où le seul à ne pas être dupe était Google. Mais le rapport de force n'est pas figé. Voyez ce que fait News Corp. aux États-Unis avec Microsoft. Même si Bing, son moteur de recherche, n'est pas encore une alternative crédible à Google. On n'a pas besoin d'une alternative pour discuter avec Google puisqu'il a besoin des contenus.Et le projet français d'une taxe sur la pub en ligne?La « taxe Google », je ne sais pas si grand monde y croit vraiment, mais cela crée un environnement favorable à la discussion. Les choses peuvent bouger.Dans la publicité en ligne en France en 2009, seuls Google et Pages Jaunes semblent s'en tirer. Le marché des bannières publicitaires peut-il rebondir ?Nous pensons que la baisse qu'a connue le « display » [bannières] est conjoncturelle. Ne serait-ce que parce le troisième trimestre 2009 et surtout le quatrième ont montré un point d'inflexion. Nous prévoyons pour 2010 une hausse de 5 % à 10 % du marché du display en France. Dans une année de crise, il est normal de voir les publicités achetées à la performance et les mots-clés sur les moteurs de recherche mieux résister. En revanche, je pense que le display, qui permet de faire de la publicité sur les marques, pourrait repartir plus vite que les annuaires ou les moteurs de recherche.Comment, dans ce contexte, Hi- Media a-t-elle terminé l'année ?Nous sommes l'une des rares sociétés de médias à avoir pu connaître une croissance en 2009. D'une part, en termes organiques, la publicité a mieux fini l'année et le micro-paiement se porte bien. Ensuite, l'acquisition d'AdLink nous donne un effet taille qui joue en notre faveur. Nous aurons en 2010 un périmètre d'activités représentant plus de 200 millions d'euros.Où en est votre candidature au rachat de la régie publicitaire de France télévisions ?Nous sommes toujours dans la course, mais nous ne savons pas quand la décision sera prise. Le premier décisionnaire est France Télévisions, en tant que vendeur. Mais il est normal que le politique s'en mêle dès lors qu'un décret du Premier ministre est nécessaire pour acter cette privatisation. Il y a maintenant une double urgence à décider. Sociale d'abord, pour les salariés de France Télévisions Publicité qu'on ne peut laisser indéfiniment dans l'incertitude. Opérationnelle ensuite, car beaucoup de budgets annuels se négocient en ce moment.nInterview, Cyril Zimmermann, PDG de Hi-Media
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