La voie est dégagée pour l'OPA de Springer sur Seloger.com

La prise de contrôle de Seloger méritait bien un petit effort. Face à la fin de non-recevoir du conseil de surveillance du site français à son OPA, le groupe allemand Axel Springer est revenu frapper à la porte « il y a quelques jours », explique Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du conseil de surveillance de Seloger. Et un accord a été trouvé avec le conseil qui recommande désormais ce changement de contrôle. Axel Springer propose 38,05 euros par action soit 11,9 % de plus que les 34 euros annoncés le 9 septembre, et une valorisation du groupe d'annonces immobilières en ligne de 633 millions d'euros (contre 566 millions).Le prix « s'inscrit dans la fourchette de l'expert indépendant [37,1 et 40 euros] » et l'offre « inclut désormais un seuil de renonciation à 50,01 % ». « Elle est conforme aux intérêts du groupe, nous n'avions donc aucune raison de nous y opposer, au contraire, nous la recommandons », explique Geoffroy Roux de Bézieux. Et d'ajouter qu'il a bon espoir que les grands actionnaires (Groupe Arnault, Lone Capital et Caledonia) le suivent dans cette direction. Sauf surprise de dernière minute, Axel Springer qui détient Aufeminin.com sera propriétaire de Seloger dans deux mois environ.Bataille juridico-médiatiqueLe rôle Geoffroy Roux de Bézieux et Mathias Emmerich, embarqués dans une « belle galère », a été essentiel. Administrateurs indépendants de Seloger.com depuis l'été 2006, ils se retrouvaient 4 fois par an pour des conseils de surveillance sans histoire d'une entreprise sans histoire. Car Seloger réunissait une croissance et une rentabilité exceptionnelles. Quand le 9 septembre 2010, Amal Amar et Denys Chalumeau, les deux fondateurs, les préviennent par téléphone qu'ils ont conclu un accord avec Axel Springer pour vendre leurs parts à 34 euros en préalable à une OPA amicale, les deux administrateurs croient la fin de leur mandat proche. Mais c'est le contraire qui se passe. Certains investisseurs, Groupe Arnault en tête, contestent le prix et tentent de faire monter les enchères. La suite sera éprouvante. Le premier conseil de surveillance, le 14 septembre, est un moment pénible. Geoffroy Roux de Bézieux, à la ville PDG de Virgin Mobile, et Mathias Emmerich, senior vice-président de Publicis Groupe, doivent convaincre Amal Amar, président du conseil de surveillance, qu'il est en conflit d'intérêt et ne peut donc siéger. Ces deux « indépendants » se retrouvent de facto en première ligne, « en charge » dans une situation inédite : dans ce conseil qui doit faire face à une OPA, aucun des sept fonds d'investissement qui se partagent 50 % du capital n'est représenté et les fondateurs sont privés de voix ! Geoffroy Roux de Bézieux s'angoisse de jouer sa réputation sur ce dossier, sans y avoir d'intérêt financier. Contre-expertise, bataille juridique et médiatique ont fini par forcer Springer à rehausser son offre, sans que la moindre contre-OPA n'ait surgi. Mardi, la Bourse a salué l'épilogue : Seloger a clôturé en hausse de 8,3 % à 77,73 euros.
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