Le cinéma explore de nouvelles dimensions

Le cinéma ne peut pas être qu'une affaire d'ingénieurs et de techniciens. C'est sur ce constat que le pôle de compétitivité Images et Réseaux basé en Bretagne a eu l'idée de fédérer les acteurs du monde du septième art pour étudier les défis que posent la 3D et plus généralement les nouveaux supports de visualisation des films. Pendant un an, des ingénieurs et des créateurs de contenus ont travaillé sur le projet « Il était une fois 5 » dont les résultats ont été présentés la semaine dernière à Rennes. Quatre films courts ont été tournés en s'appuyant sur une même histoire de naufrage d'un bateau, en 2D, en 3D images réelles, en 3D images de synthèse et au format smartphone. Un Web documentaire a complété le dispositif, montrant le « making-off » des quatre autres films. Au total, 80 personnes ont travaillé sur toutes les phases du projet qui a nécessité un budget de 400.000 euros financé en partie par la région Bretagne, le département du Finistère et Brest Métropole.Les conclusions sont particulièrement intéressantes pour la réalisation du film en 3D. « Les majors de Hollywood ont créé un relief de compromis puisque chaque film réalisé en 3D doit être aussi exploitable dans des salles 2D. Ce que nous avons voulu montrer avec ce film court, c'est qu'il faut adapter le scénario à la captation d'images en 3D, en ralentissant les mouvements de caméra et en simplifiant le montage », explique Antoine Le Bos, directeur artistique au Groupe Ouest, un pôle de création cinématographique implanté dans le Finistère. Riches enseignementsLe tournage du film en relief s'est effectué sur une plage de la côte nord à Kerlouan. Sur grand écran, le spectateur est plongé dans l'univers granitique des chaos rocheux de ce littoral tourmenté. Là encore, les enseignements sont riches. « Le comédien doit se mettre en avant, un peu comme au théâtre, s'il veut se détacher des éléments du décor qui sont magnifiés par la sensation de relief », poursuit Antoine Le Bos qui se dit persuadé que les cinéastes européens vont s'approprier cette nouvelle dimension, à l'image de Wim Wenders, qui, après son « Pina » n'envisage plus de tourner de films autrement qu'en relief.Ce projet collaboratif a permis aussi à de jeunes entreprises de se lancer sur de nouveaux créneaux. Ainsi Apix 3D, société brestoise qui conçoit des images de synthèse pour le monde de l'entreprise, s'est lancée dans l'aventure en concevant et réalisant le court métrage d'animation. Autre société technologique, Artefacto qui a profité du tournage des films pour tester un système innovant - une réglette de huit caméras en parallèle - pour générer des images en relief sans lunettes selon le procédé de l'autostéréoscopie. « Si la technique n'est pas nouvelle, elle a cependant beaucoup progressé. Elle est plus confortable pour les yeux si on limite les effets de jaillissement hors de l'écran », explique Erwan Mahé, co-fondateur d'Artefacto. Cette expérience lui a prouvé que l'on peut filmer des scènes réelles en extérieur. Pourtant les verrous technologiques sont encore nombreux avant la projection en salles de films en relief naturel. Enfin, un webdoc (www.1fois5.com), composé de vidéos, de photos et de textes, dévoile les retours d'expérience des partenaires et permet de visionner les quatre films, comme une base de données interactive.
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