Après avoir (re)découvert cet été les joies des eaux de Cologne, énergisantes et rafraîchissantes, un nouveau geste parfumé, plus rare et sensuel, s'affirme cet automne. Celui des concrètes, ces fragrances très concentrées, qui se présentent en version solide. Inaltérables (grâce à une température d'évaporation plus haute) et pratiques, elles avaient été délaissées à la fin du XIIIe siècle. Ces « pommades » parfumées s'utilisaient autrefois sous forme de cônes parfumés à base de suif, déposés sous une perruque comme chez les Égyptiens ; ou modelés en forme d'oiseau (au XIIe siècle) et parfumés à l'ambre. Au début du XXe siècle, les parfums solides retrouvent leurs lettres de noblesse grâce à Molinard, qui fait breveter en 1925 une formule inédite (sans alcool) à base de cire végétale : c'est le Concreta. Mais depuis, la mode les avait de nouveau oubliés. Auparavant contenues dans des pots en buis sculpté puis en bakélite, les quatre fragrances de la maison grassoise (la plus célèbre : Habanita) reviennent cet automne sur le devant de la scène, et s'habillent désormais d'un écrin en zamak doré à l'or fin. Plaisir des yeux toujours, chez Penhaligon's, qui enferme ? entre autres ? son délicieux Lily of the Valley, à base de géranium, dans un boîtier compact en plaqué argent. On ne saurait également trop recommander la version concrète du dernier-né de L'Occitane, Rose 4 Reines ; la cire pailletée Ange ou Démon de Givenchy ou les six Concrètes C?ur de Fragonard ? qui s'accordent aux plus célèbres senteurs de la marque (à sortir courant octobre). Chez Diptyque enfin, on attend avec impatience le lancement (dès novembre) des baumes parfumés Philosykos et L'Ombre dans l'eau, abrités dans un écrin oval gravé ton sur ton. On murmure aussi que Acqua di Parma, le prestigieux parfumeur italien, lancerait, courant 2010, un élixir format solide. Trésor olfactif, plaisir des yeux et beauté du geste? Les concrètes ont décidément tout bon. Julie André

latribune.fr

19 Sept 2009, 1:50

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