« Il faut organiser un débat national sur l'Union politique européenne en 2013 »

On dirait une réunion de famille. Une famille éclatée, dispersée aux quatre coins de l\'Europe, mais nombreuse et puissante. Sous les lustres énormes du très « ceaucescien » Parlement de Bucarest, colossale pièce montée de marbre blanc dressée en plein cœur de Bucarest, le parti populaire européen tenait son Congrès mercredi et jeudi en présence d\'une pléiade de dirigeants européens, à commencer par la chancelière allemande Angela Merkel.\"On doit cesser d\'avoir l\'Europe honteuse\"En marge de cette manifestation à laquelle il participait, Michel Barnier a appelé le président François Hollande et les autres dirigeants politiques français à organiser un grand débat national sur l\'Europe. Aux yeux du commissaire européen, ancien ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, la France est en retard sur l\'Allemagne dans sa préparation de l\'inévitable réforme de l\'Union européenne (UE). « On doit cesser d\'avoir l\'Europe honteuse. Il faut utiliser cette année 2013 pendant laquelle les Allemands auront leur propre élection nationale pour organiser un débat et se mettre au clair sur la question européenne », dit-il. Sa méthode : faire préparer un « document d\'orientation » par des « personnalités libres » et organiser « un débat public au parlement national, dans les régions, dans les départements ». « Qu\'enfin on parle d\'Europe autrement qu\'à l\'occasion d\'un référendum, d\'une crise, de la vache folle ou d\'une guerre », dit-il.\"La question de l\'intérêt national ne peut plus être seulement nationale\"L\'élection allemande de septembre 2013 doit être le point d\'ancrage du calendrier. « Mme Merkel va nous poser cette question dans quelques mois : voulez-vous oui ou non, Français et Allemands, qui avons accepté le traité de l\'Elysée et la CECA (Communauté européenne de l\'acier et du charbon. NDLR), que nous allions plus loin dans l\'intégration, dans le partage de la souveraineté ? Il faut préparer notre réponse nationale à cette question. On ne peut pas l\'improviser. Parce que les Allemands eux ne l\'improviseront pas. Ni leur question, ni leur réponse », avertit Michel Barnier. « La question principale est de savoir pourquoi nous devrons partager davantage de souveraineté pour défendre l\'intérêt national. La question de l\'intérêt national ne peut plus être seulement nationale. C\'est ce que dit Mme Merkel en Allemagne », précise-t-il.Le bon moment, \"après l\'élection du nouveau président de l\'UMP\"Le bon moment serait « janvier ou février 2013, après l\'élection du nouveau président de l\'UMP », dont le secrétaire général et candidat à la présidence, Jean-François Copé, était présent à Bucarest. Mais les dirigeants exécutifs français, que ce soit l\'équipe actuelle ou celle du tandem Sarkozy-Fillon, ont répugné jusqu\'à présent à porter le débat sur ce terrain très politique sous prétexte que l\'Europe était en soi impopulaire. Cette posture est contre-productive, assure Michel Barnier. « Il faut lancer le débat de manière extrêmement ouverte, sans avoir peur des critiques. Il faut qu\'on cesse du côté français de faire l\'Europe pour les citoyens et sans les citoyens », dit-il.
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