Discussions ardues sur le rôle des élus du personnel

ocialLes uns veulent parler du champ d'intervention des instances représentatives du personnel (comité d'entreprise, délégués du personnel, etc.) et, si possible, l'étendre aux questions de rémunérations. Les autres souhaitent réduire le nombre de structures de représentation des salariés. Les derniers, enfin, veulent obtenir des avancées sur la reconnaissance des carrières syndicales. Au fil des réunions ? et alors que se tient, ce matin, la troisième séance au siège du Medef ?, les discussions sur la « modernisation du dialogue social » ne cessent de voir leur contenu évoluer. La forme, elle-même, est des plus fluctuantes. D'abord attaché à une simple délibération sociale ? ce concept de discussions informelles imaginé par Laurence Parisot pour « rapprocher les points de vue » ?, le Medef avait envisagé, lors de la deuxième réunion, de la transformer en vraie négociation. Avant de faire, une nouvelle fois, machine arrière. « C'est pour le moins vaseux, reconnaît un négociateur patronal. Clairement, le Medef joue la montre. Et tout est pollué par la future élection : Laurence Parisot ne veut se mettre personne à dos dans les fédérations. »Au départ, pourtant, cette délibération sociale avait été perçue comme une manière habile ? pour le patronat ? et satisfaisante ? pour les syndicats ? de répondre à la commande du chef de l'État de négocier sur le partage de la valeur ajoutée. Le Medef avait même accepté d'inclure dans les discussions sur le pouvoir des instances représentatives du personnel (IRP) la question de la rémunération des dirigeants alors qu'il y avait longtemps été hostile.« Sortir du formalisme »Mais très vite, les premières divergences sont apparues. La CFDT est, en effet, prête à s'attaquer au mille-feuille des IRP comme le souhaite le patronat. « Nous voulons simplifier et améliorer les structures pour être plus en phase avec les problèmes des salariés et sortir du formalisme », détaille Marcel Grignard, le négociateur CFDT. Mais lors de la dernière réunion, le 6 octobre, ni FO, ni la CFTC n'avaient goûté les propositions patronales.L'harmonie ne règne pas non plus entre le Medef, la CGPME et l'UPA. Car si les trois organisations sont d'accord pour réduire le nombre d'IRP, elles s'opposent, en revanche, violemment sur la question du dialogue social dans les très petites entreprises. Dans l'immédiat, le problème a été évacué dans un groupe de travail spécifique. Mais il faudra tôt ou tard le réintégrer dans la délibération sociale. À moins que, d'ici là, le gouvernement, las des atermoiements des partenaires sociaux, ne décide de reprendre le dossier en main. Agnès Laurent
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