Le marché interbancaire se normalise

En hausse depuis plusieurs mois, l'Euribor (Euro interbank offered rate) à 3 mois a finalement touché ce lundi le seuil symbolique de 1 %, signalant la dynamique de normalisation à l'oeuvre sur le marché interbancaire de la zone euro. Après avoir touché un plus bas historique de 0,634 % le 31 mars dernier, ce taux - calculé par fixing chaque jour ouvré à 11 heures et représentant le taux moyen auquel un échantillon de grandes banques se prêtent sans garantie à 3 mois - a renoué pour la première fois depuis quinze mois avec celui des opérations de refinancement de la BCE (refi).« La remontée de l'Euribor pourrait refléter une augmentation du risque de contrepartie ou une anticipation de hausse des taux du marché, mais dans les conditions actuelles, il s'agit bien d'une normalisation du fonctionnement du marché interbancaire », explique René Defossez, économiste chez Natixis. L'autre référence du marché pour les prêts sans garantie au jour le jour, l'Eonia (Euro Over Night Index Average) s'établissait encore ce lundi en dessous du taux refi, à 0,745 %, contre 0,742 % vendredi et environ 0,35 % au premier semestre 2010. « Dans des conditions de fonctionnement normales du marché interbancaire, on devrait observer une hiérarchisation de taux allant du taux refi à l'Euribor en passant par l'Eonia, et on tend à nouveau vers cette hiérarchie à l'heure actuelle », ajoute René Defossez.Enchères exceptionnellesAfin de combattre les tensions sur le marché interbancaire, vital au financement de l'économie, la BCE avait déversé des tombereaux de liquidités lors de ses opérations de refinancement pour soutenir les banques. Au plus fort de la crise, l'Euribor 3 mois était ainsi monté jusqu'à 5,39 %, quand le taux de refinancement de la BCE était encore à 4,25 %. Outre l'abaissement à 1 % de son taux de refinancement, l'institution s'était engagée à procéder à des enchères à taux fixe et à offrir autant de liquidités qu'en demandaient les banques commerciales, tout en mettant en place des enchères exceptionnelles à 6 mois et 12 mois. L'amélioration de la conjoncture et l'apaisement des inquiétudes entourant les pays dits « périphériques » et leurs systèmes bancaires ont depuis permis à l'institution de réduire son soutien au marché, notamment en arrêtant ses enchères à 3 et 6 mois. Julien Beauvieux
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