Immobilier : les banques espagnoles cherchent une solution

Comment relancer l'immobilier espagnol et écouler le stock d'invendus compris entre 700.000 et 1,1 million de logements neufs ? Le gouvernement va consulter les principaux acteurs du secteur sur ces questions. Une réunion a été organisée mercredi avec les promoteurs. Mardi, c'étaient les représentants du secteur financier qui étaient convoqués pour travailler à la constitution d'une commission de travail. Les entités financières sont en effet désormais des acteurs clés du secteur immobilier. Suite aux impayés des promoteurs, elles détiennent ainsi une large partie des invendus. Doivent-elles financer ces intervenants, au risque de nouvelles créances douteuses, dont le taux est déjà à 5,68 % ? Vaut-il mieux liquider la dette et récupérer d'ores et déjà les immeubles de leurs débiteurs ? « Tôt ou tard, il faudra reconnaître les pertes liées à l'immobilier. Renoncer à refinancer la dette, c'est le faire dès maintenant », estime Manuel Romera, économiste à l'IE Business School. Le problème est que la valeur des actifs est désormais souvent inférieure à celle du prêt d'origine. En outre, la Banque d'Espagne impose de les provisionner à 30 % dans les deux ans. Nouvelle recapitalisationL'exposition des établissements financiers espagnols au secteur immobilier, estimée à 449 milliards d'euros par la Banque d'Espagne, a provoqué la méfiance des marchés. Les banques peinent ainsi à se financer sur le marché interbancaire où même Santander et BBVA payent le prix fort. Le doute plane quant à la solvabilité des banques espagnoles et le secteur attend une seconde vague de recapitalisation après celles des caisses en 2010. Le gouvernement promet que l'apport public sera réduit ou nul et compte sur les investisseurs privés, qui pourraient notamment entrer dans le capital des caisses d'épargne. Vu le contexte, pourtant, il est peu probable que ceux-ci s'y risquent. « Les craintes viennent de ce que le niveau réel d'exposition des banques à l'immobilier reste incertain », estime Manuel Romera. Dans ce contexte, la Banque d'Espagne a imposé aux banques et caisses d'épargne de donner le détail de leur exposition au secteur. Gaëlle Luc
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