Les particuliers reviennent timidement en Bourse

Krach des valeurs technologiques, crise des subprimes, effondrement des valeurs financières, crise de la dette souveraine. Les investisseurs n'ont pas été à la fête ces dernières années. Avec un CAC 40 passé de 6.168 à 2.465 points en moins de 18 mois, l'image positive des actions a été réduite en miettes auprès du grand public. « Trop risqué, pas assez rémunérateur sur le long terme. » Syndrome d'une décennie perdue qui a également frappé ceux qui ont dû faire face à la crise sans l'aide de professionnels. Après la fuite de nombreux particuliers vers des placements plus sécurisés, dont l'assurance-vie, les prémisses d'un retour sont pourtant visibles. Mais ils ont changé. L'investissement est devenu plus raisonné.S'il a compris que les performances allaient souvent avec une prise de risques, l'investisseur veut dorénavant comprendre ce qu'il achète. « Il est plus présent, demande plus d'informations, de transparence. Il accepte de nouveau qu'on lui parle de risque, mais veut le connaître, le comprendre », indique-t-on à la société de gestion de portefeuille Tocqueville Finance. Investisseurs plus exigeantsChez le courtier en ligne Bourse Direct, l'analyse est identique. « Très sensibles à la crise macro-économique actuelle, ils ne veulent pas s'engager sur des incertitudes. Ils se renseignent avant de faire évoluer leurs portefeuilles », observe Catherine Nini, président directeur général. Pour Patrice Ponmaret, président de la chambre des indépendants du patrimoine, « l'investisseur individuel recherche la compétence, la disponibilité, la réactivité, et une information plus importante qu'avant la crise ».C'est donc un « investisseur intelligent » mais marqué par les turbulences qui est de retour. Boudant les actions, il délaisse également les obligations. Peu connues, elles sont jugées risquées après les tensions sur la dette souveraine et la faillite de Lehman. Ses placements préférés ? « Principalement l'immobilier et les fonds en euros pour ceux qui veulent un investissement sécurisé. Pour les autres, les fonds flexibles ; essentiellement. Ces produits permettent au gérant d'adapter la proportion des actions en fonction de ses anticipations », indique Patrice Ponmaret. En revanche, chez Bourse Direct, les actions et les produits dérivés sont plébiscités. « Nos clients profitent surtout des opportunités de marché créées notamment par les opérations actuelles (offres publiques, introductions...) » ,rapporte Catherine Nini. Cette différence vient probablement de la clientèle des courtiers en ligne. Quoique initiée à l'économie de marché et bien informée, elle est plus grand public.Si la classe action ne connaît donc pas encore un retour en grâce, l'investissement boursier semble toutefois retrouver grâce aux yeux des particuliers. Mais tout comme lors des deux précédentes décennies perdues (dans les années 30 et 70), cela risque d'être lent. Jacques Nedellec
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