L'éditorial de Jean-Baptiste Jacquin

Isaac Newton avait élaboré au XVIIe siècle sa théorie de la gravitation universelle notamment après l'épisode légendaire de la pomme prise sur la tête. Les pommes tombent et a fortiori, pas plus que les arbres, elles ne montent jusqu'au ciel. Steve Jobs, le génial patron d'Apple, devrait plus qu'un autre le savoir. La firme à la pomme a déçu les investisseurs lors de l'annonce de ses comptes annuels avec ses perspectives et surtout les performances de l'iPad, légèrement inférieures aux anticipations. Rien de grave pour un groupe qui a réalisé un chiffre d'affaires historique de 65 milliards de dollars (+ 52 %) et un bénéfice net qui s'envole de 70 % à 14 milliards. On peut aussi trouver injuste la Bourse qui se permet de faire la moue devant 4,2 millions d'iPad vendus en trois mois. C'est tout simplement l'un des plus grands succès de l'année dans les produits d'électronique grand public dans le monde. Il n'empêche, Apple allume, malgré lui, un clignotant. Les miracles, dans l'économie comme dans la Bible, sont limités dans l'espace et dans le temps. Les succès passés de l'iPod, de l'iPhone, d'iTunes et déjà de l'iPad, ne sont pas la garantie du succès futur. L'une des clés de la réussite commerciale planétaire de ces produits a été leur ergonomie révolutionnaire et un marketing hors pair. Or Steve Jobs n'a pas trouvé mieux lundi soir que de discréditer ses concurrents (Google, RIM ou Dell ont notamment été visés) pour vanter le potentiel de ses propres produits. Il y a peu, Apple n'avait pas besoin de tels arguments pour convaincre. D'ailleurs, Steve Jobs n'a pas convaincu. Quand un champion devient arrogant, il est attendu au tournant. [email protected]
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