Est-ce la perspective d'être grand-père pour la première fois la semaine prochaine ou l'ampleur des défis qui l'attendent en 2011 ? Patrick Kron, PDG d'Alstom, a mis en sourdine en ce début d'année son mordant légendaire. Pourtant, les sujets d'inquiétude, voire d'angoisse, ne manquent pas pour le « sauveur d'Alstom ». Après l'humiliante perte du contrat Eurostar de 600 millions d'euros au profit de son grand rival Siemens, Alstom, associé pour l'occasion à la SNCF, serait, selon certains, au bord de voir échapper le mirifique contrat du TGV en Arabie Saoudite. Un contrat estimé à 10 milliards d'euros au total (y compris la construction des voies et l'exploitation) pour relier Médine à La Mecque, via Djedda. Ce serait un deuxième revers commercial très handicapant pour le co-inventeur, avec la SNCF, de la Très Grande Vitesse. Ce sont cette fois les chemins de fer espagnols Renfe qui viennent faire de l'ombre au TGV français, en attendant la concurrence annoncée des acteurs chinois, coréens ou japonais.Coup d'arrêtDans son autre métier des centrales électriques, Alstom a vu ses commandes fondre de 43 % depuis dix-huit mois après le coup d'arrêt des investissements. Le groupe a même renoué fin 2010 avec les licenciements, pour la première fois depuis ses années noires de quasi-faillite en 2003-2005. La reprise des commandes annoncée jeudi (+ 5,7 % par rapport au même trimestre de 2009, dans les activités transport et énergie) va-t-elle se confirmer dans les mois qui viennent et permettre d'éviter de nouvelles restructurations ? Patrick Kron reste prudent en faisant remarquer que cette reprise, constatée dans les seuls pays émergents, n'alimente pas ses usines européennes. En attendant, il n'a rien perdu de son intérêt pour la réorganisation de la filière nucléaire française.

latribune.fr

21 Jan 2011, 11:12

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