Les positions de RWE dénoncées par les anti-nucléaires

Les assemblées générales des actionnaires des grands groupes énergétiques allemands ne pouvaient être épargnées par la fièvre qui entoure actuellement la question du nucléaire outre-Rhin. À Essen, il aura donc fallu faire appel aux forces de l'ordre ce mercredi pour dégager les 200 manifestants qui bloquaient l'accès à la salle où se tenait celle de RWE, le deuxième producteur d'électricité du pays qui exploite cinq des 17 centrales atomique allemandes. Des militants qui réclamaient la démission du président du directoire de RWE, Jürgen Grossmann. En décidant de porter plainte contre le moratoire de trois mois des autorités allemandes sur le prolongement de la durée de vie des réacteurs nucléaires, le patron du groupe est devenu, il est vrai, un symbole pour les anti-nucléaires. Devant ses actionnaires et sous les sifflets des manifestants qui avaient réussi à s'introduire dans la salle, Jürgen Grossmann a cependant défendu son attachement à l'énergie atomique. Pour lui, la décision « hautement hâtive » du Gouvernement « profite à tout le monde, sauf aux Allemands ». Et de promettre, en cas de sortie rapide du nucléaire, une dégradation rapide du climat, des destructions d'emplois et un renchérissement de l'énergie.Des communes en résistanceConcernant RWE, l'arrêt de la centrale de Biblis, au sud de Francfort, conséquence directe du moratoire d'Angela Merkel, pourrait coûter plus de 100 millions d'euros au groupe. Ce dernier a donc jugé nécessaire, à la différence de ses principaux concurrents allemands qui n'ont pas engagé de lutte juridique pour le moment, de « faire valoir ses droits ». « Nous sommes responsables devant vous, nos actionnaires », a conclu Jürgen Grossmann non sans emphase. Reste que beaucoup d'actionnaires se montraient mercredi sceptique vis-à-vis de la politique de la direction. Un représentant des petits actionnaires a certes défendu la plainte déposée par le groupe, mais a réclamé un meilleur équilibre dans les sources d'énergies du groupe. La crainte de beaucoup est de voir l'image du groupe souffrir de la stratégie de son patron. Mais ils sont également nombreux à redouter que le groupe ne puisse faire face à une sortie rapide du nucléaire. Mercredi, les actionnaires d'EnBW avaient également critiqué la confiance passée des dirigeants dans le nucléaire. Chez RWE, le fer de lance de la résistance à la direction serait, selon les médias allemands, les communes de la Ruhr qui détiennent 25 % du capital du géant de l'électricité et sont majoritairement aux mains de l'opposition sociale-démocrate. Mais ni cette résistance ni les sifflets entendus ce mercredi ne semblent infléchir la ligne pro-nucléaire de Jürgen Grossmann.
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