Le Havre perd du terrain depuis quinze ans

Tout un symbole. Au Havre, les 205 portiqueurs employés par le Grand Port Maritime du Havre (GPMH) intégreront le 3 mai les entreprises privées de manutention locales qui emploient 2.200 dockers. Selon le président du conseil de surveillance du GPMH, Gilles Fournier, le trafic en tonnage a chuté de 18 % en 2010. Pour le premier trimestre 2011, les dommages ont été encore plus sévères en raison de la fermeture des terminaux quatre jours par semaine pendant quatre semaines entre janvier et février 2011. Et ces dommages persistent : « En plus des annulations ponctuelles d'escales, nous sommes confrontés aux annulations durables alors que les mouvements sociaux ont cessé en février. » Résultat, Le Havre a vu baisser de 14 % son activité conteneurs au premier trimestre.La réforme étant accomplie, Le Havre est-il prêt pour le décollage ? C'est une condition nécessaire, mais pas suffisante, martèle Christian Leroux, qui préside l'Union maritime et portuaire du Havre (600 entreprises) et les unions maritimes de France. Il rappelle que « ce sont les entreprises qui font la richesse d'un port » et estime que la politique portuaire française est dépourvue d'esprit d'entreprise. « Les infrastructures et le social ne font pas tout. Nous devons vendre nos ports comme nous vendons des produits. Sinon, pourquoi voulez-vous qu'un chargeur de Hong Kong s'intéresse à nous ? » Il ne s'agit pas, nuance-t-il, de « remplacer tous les ingénieurs par des commerciaux, mais de rééquilibrer le mix entre les deux ».Une chose est sûre, cela fait quinze ans que Le Havre perd des parts de marché vis-à-vis du « range » Manche/mer du Nord. En 1997, il avait célébré son millionième conteneur pendant qu'Anvers en affichait 2,2 millions. Aujourd'hui, quand le port belge voit passer 8,4 millions de conteneurs, Le Havre en est à 2,5 millions. D'où cette vieille devinette : quel est le premier port français ? Réponse : Anvers ! Le port belge, qui fut certes français, draine une part significative des trafics français. S'il est pourtant directement relié sur l'Escaut, ce qui est un atout, il souffre du handicap d'être à 70 km de la mer. Claire Garnier, à Roue
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