Le marché des smartbooks est au point mort

Il devait s'agir d'un raz-de-marée, d'une révolution sur la planète high-tech. Las ! À peine nés, les « smartbooks » n'intéressent déjà plus grand monde. Il y a moins de six mois, pourtant, ces terminaux mobiles d'un nouveau genre, censés regrouper les avantages d'un mini-ordinateur portable et d'un smartphone, avaient suscité la curiosité lors du CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas. À l'époque, le cabinet ABI Research tablait même sur 163 millions de smartbooks vendus dans le monde, d'ici à 2015. Cette prévision réjouissait Qualcomm, Freescale, Nvidia et autres fabricants de puces pour téléphones mobiles, qui voyaient dans les smartbooks l'opportunité de pénétrer enfin le marché des PC. Mais aujourd'hui, seul le groupe japonais d'électronique Sharp est allé au bout de son projet de smartbook, avec la commercialisation du Netwalker. Le Compaq Airlife du géant américain de l'informatique HP n'est toujours pas sur le marché, et le chinois Lenovo a différé la sortie de son Skylight. Absence de compatibilitéPourquoi le marché des smartbooks peine-t-il ainsi à décoller ? Ian Drew, vice-président du fabricant britannique de processeurs ARM, a récemment pointé du doigt la lenteur du groupe Adobe à adapter son logiciel Flash aux plates-formes ARM équipant les smartbooks. Autre frein à l'essor des smartbooks : le fait, précisément, qu'ils fonctionnent avec des puces ARM, ce qui exclut l'utilisation des systèmes d'exploitation Windows XP ou Windows 7 de Microsoft. Les smartbooks ne pouvant tourner que sur des variantes de Linux, ils ne permettent pas aux consommateurs d'accéder aux applications Windows auxquelles ils sont habitués. C'est cette absence de compatibilité entre les smartbooks et les logiciels courants qui a incité le taïwanais Asus, pionnier des mini-ordinateurs portables, à ne pas se lancer sur le marché des smartbooks. Surtout, l'iPad, la déjà mythique tablette tactile d'Apple, a vu le jour juste après le CES de Las Vegas. Résultat, l'intérêt du public s'est déplacé des smartbooks aux tablettes, réellement novatrices grâce à l'absence de clavier. La preuve avec le Computex, le salon taïwanais de l'industrie high-tech, qui s'est tenu début juin : plus de smartbooks à l'horizon, mais des tablettes à perte de vue. Il devrait se vendre entre 46 et 50 millions de tablettes dans le monde, d'ici à 2015, selon les bureaux de recherche IDC et In-Stat. Peut-être le smartbook aurait-il connu le même succès si Apple l'avait inventé...
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.