Windows à la papa

Le lancement aujourd'hui dans le monde entier du nouveau système d'exploitation (« operating system » ou « OS ») de Microsoft a quelque chose d'étrange. Windows 7, la septième version de ce logiciel de base, qui fait tourner neuf ordinateurs personnels sur dix dans le monde, est d'ores et déjà promise à un beau succès. L'absence de suspense commercial ne retire rien au caractère stratégique de cette opération. Mais, Microsoft le sait, le lancement de Windows 7 sera le dernier de ce type. Le dernier lancement à la papa. L'ère des logiciels que l'on achète dans les rayons d'un Surcouf ou d'une Fnac va bientôt relever de la paléontologie. Même les systèmes d'exploitation, qui semblaient jusque-là protégés de ce mouvement, parce que le plus souvent préinstallés sur l'ordinateur que l'on achetait, n'y échapperont pas. Alors pourquoi Microsoft déploie-t-il tant d'énergie dans Windows ? Est-ce par aveuglement ou obscurantisme ? Non, par lucidité. Le numéro un mondial des logiciels a bien vu les transformations à l'?uvre, les menaces des Google et autre Apple. D'ailleurs, instruit par le précédent Vista, dont la lourdeur n'avait d'égal que le nombre d'années et d'ingénieurs qui avaient été nécessaires à sa gestation, Microsoft a fait preuve de souplesse et de réactivité dans l'élaboration de son nouvel OS. Microsoft a aussi lancé sa révolution dans les logiciels à la demande, l'Internet, l'« informatique dans les nuages ». Mais ces défis seront d'autant mieux relevés que le groupe de Steve Ballmer profitera jusqu'au dernier cent de l'avantage considérable qu'il a conquis. Passer pour un ringard importe peu quand on sait que cette activité, qui ne pèse plus qu'un quart des ventes de Microsoft, génère plus de la moitié de ses bénéfices. [email protected]
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