Les bibliothèques universitaires à la peine

Fin janvier, en écho aux promesses de Nicolas Sarkozy, des étudiants de l'association BU by Night ont occupé la bibliothèque universitaire (BU) de la faculté de droit de Nancy en pyjama pour en obtenir l'ouverture 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Si l'objectif est irréaliste (ne serait-ce que pour des questions de droit du travail), la ministre de l'Enseignement supérieur a fait un premier pas mercredi dernier en annonçant un plan prévoyant notamment l'ouverture d'au moins deux BU par université (elles sont en moyenne 7 par université, soit 480 au total) dès les vacances de Pâques et l'extension à plus de 60 heures par semaine, voire 65 heures, de 17 % d'entre elles. Parmi elles, 6 atteindront les 84 heures et ouvriront le dimanche.Un rapport publié hier par l'inspection générale des bibliothèques (IGB) confirme l'effort à fournir : dans la moyenne internationale s'agissant du nombre de places, les BU françaises « n'optimisent pas cet avantage, en raison d'une faible amplitude d'ouverture ». Fribourg-en-Brisgau pointe à 168 heures hebdomadaires, l'Imperial College de Londres à 157 heures, Stanford à 112 heures quand Paris X affiche 54 heures. Pourtant, parmi les 12 BU ayant dépassé le million d'entrées en 2007, 4 sont françaises (Strasbourg, Montpellier, Nantes et Nice), note le rapport, qui souligne « l'importance de la visibilité de la documentation dans le contexte des classements internationaux ». Autre faiblesse, la palette de services et la documentation électronique : l'université de Virginia achète 50.000 périodiques électroniques par an contre 14.204 pour la Sorbonne. « Le problème est aujourd'hui le tarif des abonnements et le monopole de certains éditeurs », note Jean-Loup Salzmann, le président de Paris XIII-Nord. Elsevier a ainsi augmenté de 73 % le prix des abonnements de sa « base sciences » entre 2007 et 2010, soit un surcoût de 42 millions d'euros pour les BU... mutualisationValérie Pécresse a promis d'intervenir et prône la mutualisation. « Les universités qui ont un niveau acceptable sont celles qui mutualisent le plus », constate de fait Daniel Renoult, doyen de l'IGB, rappelant au passage la difficulté à gérer l'héritage du poids des composantes (facultés), chacune s'étant souvent dotée de sa propre bibliothèque. Mais, tempère-t-il, il faut éviter les « comparaisons hâtives ». Une Stanford aux ressources privées et dont les 21 bibliothèques dépensent 43 millions d'euros par an ne souffre aucune comparaison. Clarisse Jay
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