Yahoo voit Bing, le moteur de recherche de son allié Microsoft, comme un concurrent

À Microsoft l'organisation de la puissance informatique pour faire tourner les algorithmes de recherche, à nous l'organisation de l'expérience utilisateur et la gestion de la régie publicitaire sur le moteur Yahoo et sur Bing : tel est résumé par Yoëlle Maarek, directrice du laboratoire de recherche de Yahoo à Haïfa, en Israël, le principe de mutualisation de la recherche conclu entre Yahoo et Microsoft. Il a été autorisé vendredi 19 février par la Commission européenne et le ministère américain de la Justice.D'un côté, en amont, la force brute des serveurs gérés par Microsoft qui coûtent cher en investissement mais aussi en exploitation, par exemple en électricité pour la climatisation des centres de données. De l'autre, en aval, l'optimisation de l'agencement des résultats de la recherche sur une page Web. Si cette mutualisation peut ressembler à une danse de fiançailles, sa mise en musique promet d'être rude. « Microsoft est notre partenaire, mais Bing, leur moteur de recherche, est notre concurrent », explique Yoëlle Maarek. Microsoft, qui a investi de nombreuses ressources dans la recherche Internet, garde le droit de poursuivre ses travaux sur la partie présentation des résultats.la pertinence du résultatCependant, Yahoo compte sur la qualité de ses propres chercheurs pour faire la différence. Depuis des années, deux grandes technologies gouvernent la recherche sur le Web : d'abord le « Pagerank » ou l'indexation mise au point par les deux fondateurs de Google (Larry Page et Sergey Brin), puis la méthode « Hubs and Authorities », élaborée par les deux chercheurs, Prabhakar Raghavan et Jon Kleinberg. Cette dernière prend en compte la manière dont certaines pages proposent des liens vers d'autres sites et comment d'autres pages sont fréquemment désignées par les moteurs de recherche. « Depuis dix ans, la recherche n'a pas tellement évolué, note Yoëlle Maarek. Aujourd'hui, ce qui fait la différence, c'est qu'à moteur égal le trafic améliore la pertinence du résultat. » Cela s'appelle le CTR, le « clic through rate », et Yahoo compte l'utiliser pour regagner des parts de marché. La société veut aussi travailler intimement avec les éditeurs du Web. Pascal BoulardPascal Boulard
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