Amundi Japan vise les 39 milliards d'euros d'encours distribués à un horizon de trois ans

Mardi, dans un grand hôtel de Tokyo, Amundi Japan était officiellement lancée. Pour l'occasion, Yves Perrier, directeur général de Amundi, avait fait le déplacement. Et 500 personnes étaient conviées. Présidée par Christian Romeyer, Amundi Japan vient du rapprochement entre Crédit Agricolegricole Asset Management (CAAM) Japon et Société Généralecute; Générale Asset Management (SGAM) Japon. Elle compte 270 personnes, gère 16 milliards d'euros et en distribue 22.3 milliards. L'objectif est d'atteindre 50 milliards de dollars d'encours distribués (environ 39 milliards d'euros) à un horizon de trois ans.Deuxième marché mondial« Il faut être au Japon », assure Christian Romeyer. Avec 11.900 milliards d'euros d'actifs financiers, le marché des particuliers japonais est le deuxième au monde, derrière les États-Unis (31 trillions d'euros). Mais 55 % sont placés en cash auprès des banques. Avec un rendement de 0,02 %, c'est autant d'argent qui dort et « un potentiel considérable pour nous, avec les problématiques de financement des retraites, de vieillissement », déclare Christian Romeyer. Car les fonds pèsent 4 % de ces actifs.Pour Amundi Japan, environ 50 % des encours proviennent des particuliers, marché où elle se classe numéro trois parmi les gérants étrangers. Elle doit d'abord ce positionnement à son partenariat avec la banque Resona (dont la banque verte détient 3,8 % du capital). En effet, 70 % des fonds distribués par celle-ci dans son réseau sont des produits créés par Amundi en marque blanche. Mais elle doit aussi ce rang à des accords passés avec des banques régionales comme Chiba Bank, avec des courtiers, ou avec l'assureur Tokio Marine. « À un horizon de trois ans, nous comptons renforcer nos relations existantes sur ce segment et collecter 3 milliards d'euros, déclare Yves Perrier. Mais aussi travailler davantage avec Nomura et d'autres distributeurs encore prospects à ce stade. » Ces nouvelles actions sont estimées à 5 milliards supplémentaires.Mais l'un des challenges pour Amundi Japan est de former les commerciaux des banques et autres distributeurs à la vente des fonds, les Japonais n'ayant pas de culture des produits financiers, d'où ces importantes liquidités. La notion de risque est aussi appréhendée différemment. Les titres à revenu fixe, comme la dette d'État financée en grande partie par les ménages, sont très recherchés. ­Amundi Japan lancera des fonds à coupons mensuels et en fonds asiatiques.Les investisseurs institutionnels sont aussi un axe de développement important pour la société. Sur ce segment, Amundi Japan se classe 9e des étrangers mais 24e au niveau global. Elle est présente auprès des fonds de pension publics (78 % des encours), comme le GPIF (government pension investment fund) pour qui elle gère trois mandats, et privés (22 %). Sur ce marché, les objectifs affichés sont de collecter 3 milliards d'euros en trois ans. Pour cela, l'accent sera mis sur le cross-selling des expertises du groupe auprès de cette clientèle. Mais il s'agit aussi de rester un centre d'expertise sur les différentes classes d'actifs japonaises pour « les vendre dans le monde », indique Yves Perrier. Les nouvelles sources d'encours pourraient aussi venir de la gestion du fonds de pension de Resona ou de la gestion en compte propre pour des institutionnels. Thierry Serrouya, à Tokyo
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