Possibilité de toucher des allocations après avoir travaillé quatre mois, contre six mois auparavant, instauration d'une règle unique de calcul des droits à l'assurance chômage, contre pas moins de quatre dans l'ancien système... L'accord Unedic, conclu entre les partenaires sociaux à la fin de 2008, a modifié en profondeur les critères à remplir pour pouvoir toucher des allocations chômage. Mais il était difficile jusqu'à maintenant d'en évaluer les effets globaux sur le nombre de personnes indemnisées. La lacune est désormais partiellement comblée. Un premier bilan de l'impact de la convention d'assurance chômage a, en effet, été présenté aux partenaires sociaux lors d'un bureau de l'Unedic mercredi. Selon ce document que s'est procuré « La Tribune », les principaux bénéficiaires des nouvelles règles entrées en vigueur le 1er avril 2009 sont les salariés précaires. des droits dès 4 mois travaillésDésormais, il est possible de percevoir une allocation au bout de quatre mois de travail alors qu'il fallait en justifier six mois auparavant. Entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010, quelque 195.000 personnes ont bénéficié de cette nouvelle opportunité, principalement à l'issue d'une mission d'intérim ou d'un CDD de courte durée. Au total, 583 millions d'euros ont été versés à ces allocataires, soit une moyenne de 2.980 euros par personne. Autre catégorie de « gagnants », les demandeurs d'emploi ayant travaillé entre 7 et 12 mois avant de s'inscrire à Pôle emploi. Jusqu'en 2009, qu'ils aient eu une activité pendant 7 ou 12 mois, ils ne percevaient une allocation que durant 7 mois. Désormais, la règle est qu'un mois de travail donne lieu à un mois d'indemnisation. Conséquence, un chômeur ayant travaillé 8 mois est indemnisé 8 mois. Tous y gagnent jusqu'à un an d'activité. Environ 43.000 personnes ont été dans cette situation, soit un surcroît d'allocations de 1.061 euros en moyenne et un surcoût pour l'Unedic de 46 millions d'euros. Au total, le régime d'assurance chômage a consacré 617 millions d'euros supplémentaires à ces nouvelles indemnisations. En revanche, près de 20.000 chômeurs sont d'ores et déjà les « perdants » de la réforme. Il s'agit des demandeurs d'emploi qui, dans l'ancien système, avaient cotisé six mois, mais percevaient des allocations pendant sept mois. Avec la nouvelle convention, ils ne sont plus indemnisés que six mois. Même s'il est incomplet - faute de recul suffisant, il est difficile de mesurer l'impact sur les chômeurs indemnisés pendant plus d'un an - ce bilan semble indiquer que la convention 2009 a eu un effet bénéfique pour les demandeurs d'emploi. Il conforte la CFDT qui a été la seule à signer l'accord avec le patronat en espérant qu'il profiterait à 200.000 ou 300.000 chômeurs supplémentaires au total. La CGT, elle, l'avait critiqué en tablant sur 70.000 gagnants et 168.000 perdants.

latribune.fr

22 Juill 2010, 23:22

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