Microfinance : les banques peuvent mieux faire

La macrofinance va mal, mais la microfinance va de mieux en mieux », a glissé Michel Camdessus, en guise de préambule à la présentation du deuxième rapport annuel de l'Observatoire de la microfinance mercredi. Signe des temps, la microfinance suscite un intérêt croissant en France, souligne le document. Les études et les rapports sur le sujet se sont multipliés, la loi (celle sur le crédit à la consommation notamment) a introduit de nouveaux dispositifs et l'épargne des ménages se dirige de plus en plus vers « les placements à vocation éthique et socialement responsable ». Même le comité de Bâle s'intéresse à la microfinance. Il vient de publier un ensemble de principes de supervision adaptés au secteur.Le nombre de microcrédits progresse. En 2009, les microcrédits professionnels ont progressé de 38 % à 20.384, et les micro-crédits personnels de 54 % à 5.520. Enfin, la microassurance, même si elle en est encore à un stade embryonnaire, commence à se développer.Pour le président de l'Observatoire comme pour son secrétaire général Paul Loridant, le tableau est pourtant loin d'être satisfaisant. Le microcrédit personnel en particulier tarde à décoller. En cause : l'implication insuffisante des banques. Pour les auteurs du rapport « les engagements des banques en [matière d'accès au crédit] doivent déboucher sur des résultats tangibles et ne pas rester lettre morte ». En janvier, la Fédération bancaire française avait montré sa bonne volonté en communiquant sur l'initiative collective des banques en faveur du microcrédit personnel accompagné. Mais pour Michel Camdessus, « cette initiative était dûe ».« Contrepartie équitable » « En ouvrant à l'ensemble des banques la collecte du livret A, les pouvoirs publics sont en droit d'attendre de tous les réseaux une participation à la bancarisation de la population dans son ensemble », peut-on lire dans le rapport. Il y a deux ans, le microcrédit figurait en bonne place parmi les instruments évoqués pour développper la bancarisation, « contrepartie équitable de l'avantage substantiel dont bénéficient les établissements bancaires du fait de l'apport des ressources provenant de la généralisation de la collecte du livret A ». Sur ce point, l'Observatoire de la microfinance renvoie la balle à l'Observatoire de l'épargne réglementée. Ce dernier est appelé à faire un point sur la place accordée par les banques « au microcrédit ou au soutien financier de celui-ci » au titre de la lutte contre l'exclusion bancaire.
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