L'audiovisuel traque ses émissions de carbone

La kyrielle de producteurs et de professionnels de l'audiovisuel, installée mercredi dans une salle du cinéma Balzac à Paris, n'était pas là pour une projection banale. Cette séance spéciale mettait en valeur le «?Carbon'clap?», un questionnaire mis en ligne par le collectif Ecoprod (rassemblant Audiens, l'Ademe, la Commission du film de l'Île-de-France, la Directe Île-de-France, France 5 et TF1), pour évaluer la quantité de gaz à effet de serre émise lors de tournages. Fiches conseilsEn mettant les producteurs face à leur réelle facture énergétique, cet outil fait «?prendre conscience que la qualité et la créativité d'une réalisation?» ne dépendent pas de la consommation énergétique, précise Claude-Yves Robin, de France Télévisions. Ecoprod, créé en 2009, milite pour la réduction de la pollution issue des tournages, véritable envers du décor pour les 6.200 entreprises du secteur. «?Les aspects logistiques (transport du matériel, groupes électrogènes...), la gestion des déchets (décors non recyclés...) et la consommation d'électricité coûtent cher à l?environnement?», révèle Catherine Puiseux, coordinatrice pour TF1.Sur son site, Ecoprod propose des fiches conseils pour sensibiliser les producteurs. De plus en plus de groupes devant «?rendre des comptes sur leurs performances financières sont sensibles à la nature, mais il n'y a encore pas de systémisation des efforts en France?», avoue Catherine Puiseux.D'autres pays ont initié des démarches collectives analogues. La Belgique et l'Angleterre notamment. Mais les plus avancées sont bien sûr «?les majors hollywoodiennes?», détaille Olivier-René Veillon, directeur de la Commission de film de l'Île-de-France. Connu pour ses réalisations à forte consommation d'énergie, Hollywood a amorcé un changement de ses modes de tournage. La série américaine « 24?heures chrono » a été la première à afficher un bilan carbone neutre. La fibre écolo est devenue une marque de compétitivité sous la pression des mastodontes. Le groupe Fox, premier à exiger un bilan carbone, a vite été imité par Disney, NBC ou Sony Pictures Entertainment, lançant les auspices d'une vraie guerre de compétitivité «?opposant surtout les producteurs canadiens et américains?», note Olivier-René Veillon.Depuis quelques années déjà, les stars hollywoodiennes surfaient sur la vague verte. Leonardo DiCaprio roulait à l'huile de friture recyclée pendant que Brad Pitt et Angelina Jolie construisaient des habitations durables à La Nouvelle-Orléans. Que ce soit pour recycler leur carrière ou les pratiques trop polluantes de Hollywood, la fièvre écologique atteint un milieu phare en termes d'image. Une tendance qui pourrait être durable et exemplaire.
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