Monet, le bonheur de peindre

C'est un peintre du temps comme le rappelle l'éblouissante rétrospective du Grand Palais. De l'instant et surtout de la lumière. S'il a bouleversé la peinture, la conduisant vers l'abstraction, Claude Monet l'a fait à travers l'émotion, la fragilité du moment, proche d'une nature dont il ne cesse d'exalter la beauté. Le regard de Monet a toujours transcendé le réel pour le porter vers quelque chose d'élégiaque que seul l'art peut permettre. C'est ainsi qu'il peint la mer, ses plages, ses ciels, ses estivants. La forêt aussi, les promenades, les pique-niques, quand ce n'est pas, plus intime, son propre jardin, sa famille. Sans oublier ses nymphéas, son oeuvre ultime.L'influence d'Eugène BoudinLa mer, Claude Monet l'a toujours vue. S'il est né à Paris, c'est au Havre qu'il a passé sa jeunesse. C'est là qu'il apprend à dessiner, plutôt doué pour la caricature. Là aussi qu'il va rencontrer son aîné, Eugène Boudin qui va fortement l'influencer dans ses débuts. Dans ses premières toiles, il y a, déjà, les petites touches qui font vibrer la couleur pour l'acheminer vers la lumière. C'est une peinture de suggestion, d'approche, toujours en mouvement. Monet en impressionniste peint sur le motif. Lorsque, plus tard, il s'installe en banlieue du côté de Bougival, il va peindre en compagnie de Renoir. Comme ce dernier, ce sont les bains de la Grenouillère qui l'intéressent. Nature qui est comme le miroir d'un bonheur de vivre. On est aux portes d'un rêve de peinture.S'il aime l'été, Monet n'en est pas moins fasciné par l'hiver. Ce sont d'étourdissants paysages de neige qu'il peint, jouant sur le gris et le blanc. Mais Monet n'est pas insensible à la ville. Il voyage. Ce sont Venise, Londres, là où il peindra son fameux « Impression, Soleil levant » (qui n'a pas été prêté par le musée Marmottan). À Paris, il est fasciné par la gare Saint-Lazare. Ce sont là les premières peintures en série. Parti pris de modernité. Lorsqu'il s'installe définitivement dans la vallée de la Seine, à Vétheuil puis à Giverny, il se créera un univers, unique, personnel, qu'il ne va cesser de peindre. Son jardin foisonnant de plantes, de fleurs et d'arbres n'est plus qu'un entrelacs de traces lumineuses, de couleurs. Désormais seule la peinture parle, en digne précurseur de l'abstraction. Et puis viennent les « Nymphéas », ultime beauté qu'il sacralise comme s'il n'y avait plus qu'un motif à peindre. Éternellement.Galeries nationales du Grand Palais. Tél.?: 01.44.13.17.17. www.monet2010.com Jusqu'au 24 janvier 2011.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.