Les travaux d'Hercule de David Cameron

Santé : le pouvoir aux docteursLe National Health Service (NHS), qui a déjà fait l'objet de nombreuses réformes sous les travaillistes, va de nouveau être remodelé. Le contrôle des budgets va être transféré directement à des groupes de médecins, supprimant les 150 services administratifs régionaux qui les supervisent actuellement. L'idée est que les médecins connaissent les besoins sur le terrain, et peuvent mieux orienter les dépenses. Déjà une cinquantaine de groupes de médecins ont été créés, couvrant environ le quart de la population britannique. La proposition divise cependant médecins et associations de patients, certains estimant qu'il ne s'agit que d'une redistribution des cartes sans réel impact. De plus, le monstre administratif qu'est le NHS (1,4 million d'employés) est notoirement difficile à réformer... Justice : libérer les prisonniers pour faire des économiesLe ministère de la justice est l'un des principaux perdants des coupes budgétaires : il doit réduire son budget d'un quart en quatre ans. Ken Clarke, son ministre, propose une solution simple pour y faire face : mettre moins de monde en prison. Sous les travaillistes, qui ont systématiquement durci les peines, la population carcérale a doublé, à 80.000. Ken Clarke veut réduire de 3.000 le nombre de détenus. Pour cela, il veut donner plus de pouvoirs aux juges pour imposer des travaux d'intérêt public plutôt que des courtes peines de prison. Il veut aussi simplifier les libérations conditionnelles. Police : des commissaires élusLes Britanniques pourraient bientôt élire leur commissaire. Le gouvernement propose qu'à partir de 2012 un « commissaire de la police et du crime » soit élu au suffrage universel dans chacune des 41 forces de police locales de Grande-Bretagne (hors Londres et Écosse). Celui-ci ne serait pas le chef de la police, mais l'équivalent d'un président du directoire, en charge de le superviser. En particulier, il aurait le pouvoir de le nommer... et de le mettre à la porte si nécessaire. Les critiques craignent que ce système pousse à la démagogie. Le gouvernement réplique que c'est la meilleure façon d'avoir une force de police qui réponde aux besoins de ses usagers. Éducation : le pouvoir aux parentsC'était l'une des grandes promesses électorales des conservateurs : les parents pourront créer leur propre école, avec des financements publics, s'ils estiment que l'école publique locale n'est pas de qualité suffisante. Problème : seuls 25 projets « d'écoles libres » ont pour l'instant été lancés. Les parents n'ont visiblement pas le temps ou l'envie de s'y mettre. Michael Gove, l'influent ministre de l'Éducation, doit donc améliorer ses propositions. En attendant, il a aussi lancé une réforme donnant plus d'autonomie aux écoles (une tendance débutée sous les travaillistes), notamment sur la discipline.Éric Albert, à Londre
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