Le téléphone portable spécial senior a souvent l'image d'un appareil à grosses touches peu séduisant, un peu stigmatisant, signalant d'emblée une vue défectueuse ou un grand âge. Ces produits, adaptés aux personnes dépendantes ou handicapées, rebuttent les plus verts de nos aînés qui sont aussi déroutés par les smartphones et les tactiles de leur enfants et petits-enfants.Heureusement les produits évoluent. Le suédois Doro, dirigé par le français Jérôme Arnaud, s'est spécialisé sur ce créneau d'appareils simplifiés. Orange commercialise depuis septembre 2009 des produits Doro et en a écoulé « plus de 100.000 » confie Florence Paour, directrice du marketing des terminaux chez l'opérateur, qui vend aussi le Cosy Phone de Sagem Wireless. « Les produits sont de plus en plus design, intègrent les MMS, tout en restant rassurants », observe-t-elle. Certains de ces appareils sont vendus avec une offre de téléassistance, en partenariat avec Mondial Assistance. Modèles élégantsUn nouvel acteur espère percer en France, l'autrichien Emporia, avec pour cible prioritaire les « jeunes seniors » (de 55 à 75 ans) qui n'ont pas encore de mobiles, avec des modèles plutôt élégants. Initialement spécialisé dans les téléphones fixes domestiques, le groupe familial, non coté, ne conçoit plus que des mobiles pour seniors et se revendique « le leader en Europe en volumes, avec un peu plus de 2 millions de terminaux vendus à date » selon Christophe Yerolymos, le tout nouveau directeur général d'Emporia France. Ses ambitions : entre 2 % et 4 % du marché des mobiles toutes catégories d'ici 3 à 4 ans dans tous les pays européens (il atteint déjà 5 % en Autriche). Les premiers appareils arriveront en grande distribution avant l'été et chez les opérateurs à la rentrée. « Le marché des seniors n'est pas une niche : il y a entre 10 et 15 millions de personnes de plus de 65 ans dans chaque grand pays européen, dont la moitié ne sont pas équipés en mobile », fait valoir le DG d'Emporia France. Le groupe compte vendre un peu plus de 1 million d'appareils au cours de l'exercice qui sera clos en juin, un doublement en un an, et réaliser plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires. Delphine Cuny

latribune.fr

23 Mars 2011, 21:23

Partager :