Le Bloc-notes de Stéphane SOUMIER (BFM Radio)

STRONG>Cause perdueFrançois, j'ai trouvé les 4 milliards ! Excusez cette familiarité, je suis tellement content ! Parce que je l'ai entendu comme vous, notre jeune ministre, partir en guerre contre les niches fiscales. O, combien de ministres combien de capitaines, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, dans ce morne horizon se sont évanouis, disait l'autre. Alors je me suis dit que ça ne se passerait pas comme ça ! Mission citoyenne, aidons le ministre ! Il ne doit pas sortir du désert pour y retourner. "Il faut trouver 4 milliards", dit-il. Eh bien, voyons voir.... on va commencer par les plus récentes, moins de résistance. La niche c'est comme le bulot, c'est quand il vient de s'accrocher que vous pouvez espérer l'avoir. Je regarde les dernières... restaurateurs ? Intouchables, on ne peut pas faire descendre une profession dans la rue. Crédit impôt recherche? Surtout pas, malheureux, me dit le corps patronal à l'unisson, pour une fois qu'on a un truc qui fonctionne à peu près, n'y touchez pas ! Dont acte. J'ai de l'abnégation, je continue... et me revient en mémoire une discussion avec les pros de l'immobilier, "la défiscalisation des intérêts d'emprunt ne sert à rien, les banques n'en tiennent pas compte pour calculer les capacités d'emprunts des jeunes ménages". Vrai ? Tous le disent! Personne ne protestera ? Personn e! Bingo, 1 milliard aujourd'hui, 3 milliards demain (c'est une niche-ascenseur, elle monte en puissance). Continuons... juste à côté, les droits de succession... là ce sont les économistes qui sont tous d'accord (et je vous assure, qu'en soi, c'est un exploit) : pas un pour trouver la moindre utilité à cette mesure: 2,5 milliards. Hosanna ! François, j'ai trouvé les 4 milliards ! En 10 minutes montre en main... Allez, j'arrête le sketch. Parce que c'est bien un sketch qu'on nous joue sur les niches fiscales. On met en scène une vertu en marche, armée d'une simple calculette pour juger de l'efficacité des niches, qui détruirait impitoyablement l'impétrante inutile. Balivernes! François Baroin le sait parfaitement, le dossier est politique et non mathématique, et son audit, comme les capitaines de Victor Hugo, n'est qu'une ombre qui disparaîtra bientôt.BuzzUn souvenir d'Emmanuel Hoog, aujourd'hui patron de l'AFP, hier directeur de l'INA, qui réfléchit beaucoup aux divers bouleversements qu'implique le web. Il était venu, un matin, parler de la volonté de Google de numériser les livres de la planète malgré les réticences des éditeurs : "quand on aura tué tous les outils de production du savoir au nom de la gratuité offerte au plus grand nombre on sera.... (il hésite une seconde)... un peu embêté".SloganMaurice Levy, patron de Publicis : "les pays émergents sont en train de se transformer en pays submergents "La fin des savonnettesFigurez-vous que je veux acheter une voiture. J'admets que ça n'intéresse personne, mais je vous souhaite d'en faire autant pour réaliser à quel point les choses ont changé. La précédente a quinze ans. Je me souviens qu'à l'époque, entre une demi-douzaine de caisses à savon, j'avais choisi... le concessionnaire le plus proche (les autres critères amenaient à l'égalité la plus totale). 15 ans après, le contraste est invraisemblable ! L'offre est vertigineuse, séduisante, inventive, utile. J'en parle à Frédéric Saint Geours, le directeur financier de PSA, il me regarde l'air amusé, comme si je découvrais la lune. Et pourtant, MM. les constructeurs, c'est bien vous qui aviez tué le désir, ouvert grand la porte où s'est engouffré ce discours qui nous culpabilise d'être ému par une carrosserie. Epoque révolue ? En tout cas, de Fiat à Daimler en passant par PSA, les constructeurs sont venus confirmer cette semaine qu'il se passait quelque chose qui allait au-delà de la prime à la casse.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.