Les acteurs français peinent à convaincre les investisseurs

Sans conteste, le marché automobile se porte nettement mieux aujourd'hui qu'à la veille du précédent Mondial de l'Automobile qui s'était tenu à Paris à l'automne 2008. Certes, d'un point de vue boursier, en regardant les indices sectoriels depuis le début de l'année, la santé actuelle du secteur ne transparait pas dans les courbes. Ainsi l'indice Bloomberg mondial regroupant les 37 plus grands constructeurs, n'affiche qu'une faible hausse de 1,14 % depuis janvier. Mais depuis début juillet, l'indice s'est repris de plus de 18 %.Le parcours boursier des valeurs de l'automobile est très erratique depuis le début de l'année. Une évolution qui contraste avec la réalité d'un marché très dynamique. Selon une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC), la production mondiale devrait croître de 19,6 % cette année après avoir chuté de 13 % entre 2008 et 2009. Selon les experts du cabinet, avec 69 millions de véhicules produits cette année, le secteur retrouve ainsi ses niveaux de production d'avant-crise. Fin des effets d'aubaineDeux ans ont donc suffi pour que le secteur sorte de la plus grave crise de son histoire. Une résurrection incroyable qui se matérialise aujourd'hui par l'imminence du retour en Bourse de General Motors dont l'introduction devrait être la plus importante réalisée depuis lopngtemps sur le marché américain. Autre preuve de cette santé retrouvée: le récent remboursement anticipé il y a quinze jours par Renault et PSA de 2 milliards d'euros de prêt à l'État.Mais cette réalité en cache aussi une autre. Le secteur qui a largement profité, jusqu'ici, des plans de relance et des primes en tout genre mises en place par les gouvernements pour soutenir la filière et le marché, ne bénéficieront plus à l'avenir de ces effets d'aubaine. Les relais de croissance sont clairement à trouver ailleurs, dans les pays émergents qui vont concentrer 50 % de la production mondiale l'an prochain selon PwC. Et notamment en Chine où le marché va continuer de croitre au rythme de 10 % par an jusqu'en 2016. Si cela profite déjà aux constructeurs allemands dont les grosses berlines sont très prisées sur cecontinent, d'autres devront d'ici là s'adapter. Ce qui explique que, si le secteur se paie actuellement 14,62 fois les bénéfices attendus pour 2010, il existe par ailleurs une grande disparité liée aux arbitrages entre ceux qui profitent déjà de la «croissance émergente» et ceux qui sont en train de s'y raccrocher. Alors qu'un BMW se paie aujourd'hui 12,39 fois ses bénéfices attendus pour 2010, PSA n'affiche qu'un PER de 6,89 fois et Renault de 9,88 fois. Gaël Vautrin
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