Les fuites chez Apple, «un produit dérivé de la mondialisation»

De moins en moins d’effet de surprise et des réactions presque blasées à la sortie. La présentation des dernières nouveautés d’Apple (les trois derniers iPhone, le dernier iPad) a souvent été accueillie avec des haussements d’épaules, des moues déçues devant l’absence de coup de théâtre, après un flot de rumeurs et de photos plus ou moins crédibles ayant circulé plusieurs semaines, et même mois, auparavant. Le site spécialisé Ars Technica (groupe Condé Nast) consacre une longue enquête au «jardin secret d’Apple: la lutte contre les fuites» et laisse la parole à des employés, des ingénieurs de la firme à la pomme. Ces derniers sont convaincus que les fuites ne viennent pas de Cupertino mais d’ailleurs, des sous-traitants chinois: elles sont tout simplement «un produit dérivé de la mondialisation» résume l’auteur de l’article, spécialiste d’Apple chez Ars Technica, Jaqui Cheng.«Un régime du secret obsolète» Certes, des fuites sont aussi venues de salariés du siège, souvent aigris. Voire d\'improbables maladresses comme la perte d’un prototype d’iPhone 4 dans un bar qui a créé un vrai traumatisme en interne. Mais aussi et surtout de fournisseurs de composants, comme ce fut le cas pour l’iPad mini ou iPad Air qu’Apple doit présenter ce mardi. Les salariés d’Apple racontent qu’au siège de Cupertino le culte du secret n’est pas seulement un souhait de la direction mais aussi une culture de loyauté, de fierté du produit et de respect du travail des autres. «Les milliers de personnes qui travaillent à la fabrication n’ont aucun intérêt direct à garder le secret», observe l’un d’eux. Si ce n’est les réprimandes de leur employeur Foxconn voire le renvoi… «Les pratiques de sécurité d’Apple visent à empêcher que des salariés américains ne fuitent quelque chose, mais tout vient de Chine maintenant. Le régime du secret d’Apple est vraiment obsolète», considère un autre. Un autre salarié raconte la frustration et la déception des ingénieurs lorsque de telles fuites se produisent. Et dans ce cas, ce sont eux, les salariés américains, qui subissent un tour de vis et la multiplication des noms de code. Fataliste, un salarié observe qu’avec une chaîne de fabrication de plus en plus étendue et mondiale, «cela risque de devenir de plus en plus difficile de cacher notre nouveau design et de surprendre les gens avec quoi que ce soit à l’avenir…»  
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