L'indien Reliance lorgne sur LyondellBasell

étrochimieAprès le sidérurgiste franco-luxembourgeois Arcelor, fusionné avec Mittal, puis son rival anglo-néerlandais Corus, repris par Tata, un autre géant occidental de l'industrie pourrait prochainement tomber dans l'escarcelle d'un groupe indien. Dans la chimie, cette fois. Le conglomérat indien Reliance Industries, contrôlé par la première fortune du pays, le milliardaire Mukesh Ambani, et valorisé quelque 75 milliards de dollars à la Bourse de Bombay, envisagerait en effet de débourser de 10 à 12 milliards de dollars pour prendre le contrôle du groupe LyondellBasell, basé aux Pays-Bas.Peu connu du grand public, LyondellBasell n'en pointe pas moins au troisième rang mondial de la pétrochimie. Ses activités vont des plastiques au raffinage et il a réalisé, durant son exercice 2008-2009, un chiffre d'affaires de 51 milliards de dollars. Il est présent en France, où il emploie un peu plus de 2.000 salariés (sur un total de 25.000 dans le monde), après avoir notamment repris l'an dernier la raffinerie Shell de l'étang de Berre, près de Marseille.dette trop lourdeMais LyondellBasell est en dépôt de bilan depuis janvier dernier, victime de deux effets conjugués : un effondrement de la demande de ses clients et une dette trop lourde, qui atteint encore 19 milliards de dollars. Cet endettement résulte de la constitution même du groupe né en 2007 du rachat, par le néerlandais Basell, d'un chimiste américain deux fois plus gros que lui, Lyondell Chemical. Une acquisition risquée, réalisée par un fort recours à la dette juste avant l'éclatement de la crise financière.Reliance, présent lui aussi dans la pétrochimie ainsi que dans l'énergie, le textile ou la distribution, a donc flairé la bonne affaire. Il ne réalise qu'une trentaine de milliards de dollars de chiffre d'affaires, mais il est prêt, à son tour, à s'offrir un groupe presque deux fois plus gros que lui. À prix bradé. Une opération qui lui permettrait d'accéder au marché américain des carburants, le plus important au monde, et de devenir très vite un géant mondial de la pétrochimie, sans avoir à construire ses propres unités de production.La perspective de cette grosse acquisition n'a, en tout cas, pas effrayé la Bourse de Bombay où le titre Reliance a clôturé hier sur une hausse de 3 %. O. E.
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