Affaire EADS  : Noël Forgeard s'explique devant l'AMF

éronautique« Je viens ici serein et j'ai toute confiance dans la juridiction de l'Autorité des marchés financiers [AMF] à qui mes avocats ont remis tous les éléments, qui démontrent mon innocence », a déclaré hier matin l'ex-coprésident d'EADS Noël Forgeard avant d'entrer dans le Palais Brongniart où vont se tenir jusqu'à jeudi les auditions des 17 anciens ou actuels dirigeants du groupe et de sa filiale Airbus soupçonnés de délits d'initiés. EADS et ses principaux dirigeants de l'époque ont-ils caché au marché tout ou partie des difficultés et des retards du programme phare d'Airbus, l'A380, avant l'exercice des stock-options et la vente d'une partie des participations de Lagardèrerave;re et Daimler dans EADS ? Si oui, avaient-ils une vision de l'ampleur de ces problèmes ? Vendredi, ce sera au tour de la défense des accusés de tenter de démontrer que les retards de l'A380 n'étaient pas connus dès février-mars 2006.soutenu par EADSDurant toute la semaine, Noël Forgeard va cristalliser l'attention de l'opinion publique dans une affaire dont il reste le symbole, à tort ou à raison. Comme plusieurs dirigeants d'EADS, avec la bénédiction d'alors de l'actuel directeur financier du groupe européen Hans-Peter Ring, l'ex-coprésident (2005-2006) a exercé 293.000 options en mars 2006 et dégagé une plus-value de 3,7 millions d'euros. Il encourt une sanction de 5,4 millions d'euros. Il est aujourd'hui soutenu par EADS, comme toutes les personnes visées par l'enquête de l'AMF. Le groupe cherche, lui, à se disculper d'une sanction pour ne pas avoir donné les informations « dès que possible » au marché sur les retards à venir de l'A380.Si aujourd'hui les avocats d'EADS feignent d'ignorer les inquiétudes sur les difficultés d'alors du programme, elles étaient pourtant nombreuses début 2006. Noël Forgeard le sait pour s'être heurté dès le 25 février, lors d'un comité exécutif d'Airbus, au patron de l'avionneur Gustav Humbert. Dès ce jour-là, ce dernier est forcé d'avouer un glissement de deux mois dans le calendrier interne de livraison prévu pour 2006-2007. Il ira un peu plus loin le 1er mars lors d'un comité des actionnaires d'Airbus auquel assistent tous les dirigeants de l'époque : au lieu de livrer 29 A380, Gustav Humbert ne peut en assurer que 24. Pourtant, le conseil d'administration d'EADS du 7 mars n'évoque pas l'A380. Le soir, Hans-Peter Ring autorise la vente des stock-options, dont celles de Noël Forgeard. Le 20 mars, Lagardèrerave;re et Daimler décident de vendre chacun 7,5 % d'EADS, la vente étant publique le 4 avril.Michel Cabirol
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