Mariages en vue dans les biens de consommation

Il ne se passe presque plus un jour sans que l'on prête des velléités de fusions à un acteur de l'industrie des biens de consommation. Hier encore, Nestlé se voyait attribuer des intentions de rachat de Cadbury, par le « Sunday Times ». Une rumeur que le principal intéressé n'a pas souhaité commenter. La nouvelle a eu peu d'impact sur le cours de Bourse du mastodonte de l'agroalimentaire, qui a grimpé de 1,3?% à Zurich hier.Malgré tout, cette rumeur attise la dimension spéculative du titre Cadbury, qui continue d'évoluer à des plus hauts niveaux historiques à la City depuis le lancement de l'OPA au début du mois de septembre par l'américain Kraft. Pour les investisseurs, cette opération n'est que le prélude à un vaste mouvement de consolidation qui est en marche. Car il ne s'agit pas là d'un cas isolé. La semaine dernière, le « Daily Telegraph » évoquait un possible mariage entre Colgate-Palmolive et le britannique Reckitt. « Le consommateur se révèle aujourd'hui beaucoup plus volage et se dirige plus naturellement vers des offres low-cost », note Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM. Et d'ajouter : « Les groupes ont donc tout intérêt à réinvestir dans le développement des marques pour attirer, de nouveau, le chaland. Cela nécessite de mobiliser un pouvoir marketing important, et donc, de regrouper les forces. »course relancéeÀ cela se greffent des considérations macroéconomiques. Pour Frédéric Buzaré, le secteur est « englué dans la conjoncture ». Il considère que les précédentes sorties de récession se sont faites, contrairement à aujourd'hui, au travers d'un regain de la consommation. D'après lui, la reprise passera davantage par un désendettement des ménages et une relance des investissements grâce notamment à l'amélioration des conditions de financement. Dès lors, la course à la croissance externe est relancée.Car les prix des actifs n'ont pas suivi la même ascension que les marchés boursiers. Les indices Bloomberg World Food et Bloomberg World Cosmetic/Personal Care accusent un retard d'environ 10 points en moyenne par rapport au S&P par rapport aux plus-bas du 9 mars dernier. Côté financement, les prédateurs potentiels peuvent soit procéder à des échanges de titres, soit dans certains cas, se reposer sur d'abondantes réserves propices aux surenchères.Comme Nestlé, dont la seule participation de 29,6?% dans L'Oréalcute;al vaut près de 20 milliards d'euros. Sans compter les quelque 6 milliards figurant à l'actif de son bilan. À titre de comparaison, l'offre de Kraft valorise Cadbury 17 milliards de dollars. Sachant que ce dernier capitalise désormais 18 milliards d'euros. Ce qui fait ressortir un ratio de valeur d'entreprise sur excédent brut d'exploitation encore raisonnable de 11,6 fois sur la base des estimations de 2010. Dans ce contexte, un analyste promet de belles batailles boursières en perspective. nPour les investisseurs, la rumeur autour de Cadbury n'est que le prélude à un mouvement de consolidation qui est en marche.
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