Haro sur les fonctionnaires !

Le sujet fait toujours mouche. Pointer les droits et les avantages exorbitants dont jouissent les salariés du public et le coût qu'ils représentent pour l'État, l'exercice n'est pas totalement nouveau. Agnès Verdier-Molinié, journaliste et directeur de la fondation de recherche Ifrap, s'y adonne avec virulence, dénonçant pêle-mêle un droit de grève excessif, des syndicats surpuissants et centrés sur la seule défense des avantages acquis, une application des 35 heures ravageuse, une garantie du pouvoir d'achat explosive à moyen terme, des avantages salariaux indus, un mode de recrutement ubuesque et inadapté, des logements de fonction injustifiés... Et chiffrant, à chaque fois que faire se peut, les coûts que font peser pour l'État tous ces avantages. Elle s'étend longuement aussi sur « l'allergie à la performance » qui caractérise, selon elle, les fonctionnaires. Et consacre un chapitre entier aux discriminations, bien réelles, dont sont victimes les contractuels, caste de « nouveaux intouchables » dont use et abuse la fonction publique.Le constat est utile. Il manque un peu de rigueur - l'auteur mêle allègrement dans sa diatribe le personnel de la fonction publique et les salariés d'entreprises publiques cotées en Bourse, dont les statuts ou les modes de recrutement n'ont pourtant rien à voir - et beaucoup de nuance. La désorganisation des hôpitaux est attribuée aux arrêts maladie abusifs des personnels et à leurs RTT. Pas à l'afflux toujours croissant de malades vers le public. Les agents des impôts restent décrits comme incapables de fournir une information fiable, mais pas un mot sur l'informatisation qui a tant simplifié la vie des contribuables. La charge contre des fonctionnaires avides et se livrant à un « grand sabotage » est très violente. Elle perd du coup en crédibilité. O. E.
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