Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, tentait toujours, ce mercredi, de trouver une formule de compromis permettant de mettre fin à la crise avec les états-Unis - au moins provisoirement. Les tensions, déjà palpables depuis plusieurs mois, s'étaient accrues il y a trois semaines, à la suite d'une énorme bourde diplomatique de la part des Israéliens. Le ministère de l'Intérieur avait en effet cru bon d'annoncer la mise en chantier de 1.600 logements à Jérusalem, au moment même où Joe Biden, le vice-président américain, effectuait une visite dans la ville sainte... L'affaire avait été perçue comme une provocation à Washington. Nétanyahou n'a d'ailleurs cessé de proclamer dans la capitale américaine qu'il n'était pas au courant du lancement de ce projet - tout en assurant que désormais, chaque opération immobilière serait examinée à la loupe. Toutefois, il refuse de décréter un gel de la construction de logements dans les quartiers de Jérusalem-est, annexée par l'état hébreu et où vivent déjà plus de 200.000 Israéliens. Or c'est précisément dans cette partie de la ville que les Palestiniens veulent établir la capitale de leur futur état. Sur le papier, les états-Unis sont opposés à l'extension israélienne, tout en fermant les yeux jusqu'à présent. dossier épineuxLa marge de manoeuvre du Premier ministre sur Jérusalem-Est particulièrement limitée. S'il accepte de faire des concessions, sa majorité, composée notamment de partis ultra-nationalistes et religieux, risque d'imploser. Par ailleurs, les Américains demandent qu'Israël garantisse que les futures négociations avec Mahmoud Abbas, le président palestinien, portent sur les frontières du futur état palestinien, le sort des réfugiés palestiniens, l'avenir des colonies israéliennes de Cisjordanie et de la partie arabe de Jérusalem. Or le Premier ministre hésite à s'engager dans cette voie, en raison notamment du caractère hypersensible du dossier de la ville sainte. Pascal Lacorie, à Jérusalem

latribune.fr

24 Mars 2010, 23:19

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