L'euro résiste face au dollar... qui boit la tasse face au yen

La partie à trois entre l'euro, le yen et le dollar s'est poursuivie ce mardi au détriment du billet vert, emportée par les signaux de plus en plus net de ralentissement de l'économie américaine. L'euro avait pourtant débuté la séance sur la défensive, plombé par les sombres propos du prix Nobel d'Économie Joseph Stieglitz, qui a estimé sur les ondes irlandaises que « l'Europe court le risque d'un double creux », c'est-à-dire d'un retour en récession en raison de la cure d'austérité budgétaire déclenchée par la crise grecque. Malgré la hausse plus forte que prévu des commandes industrielles européennes et la confirmation à 2,2 % de la croissance allemande au deuxième trimestre, la monnaie unique avait crevé en début d'après-midi le seuil de 1,26 dollar pour la première pour la première fois depuis le 13 juillet. Mais les sombres statistiques immobilières américaines faisant apparaître une chute de 27 % des ventes de logements anciens en juillet ont par la suite redonné des couleurs à la monnaie unique face au dollar, et offert un boulevard au yen.Dans le sillage de cette publication, l'euro se stabilisait à 1,268 dollar et réduisait ses pertes face au yen à 106,42 yens, après avoir touché son plus bas niveau depuis juillet 2001, à 105,44 yens. Monnaie refuge par excellence, le yen a lui repris sa course en avant face au dollar, alors que la question d'une intervention de la Banque du Japon sur les marchés pour freiner l'envolée de la monnaie nippone n'a officiellement pas été discutée lors de la réunion téléphonique tenue ce lundi entre le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque du Japon. À la recherche de sécurité, les cambistes ont poussé la monnaie nipponne à un niveau record de 83,60 yens pour un dollar, un plus haut depuis juin 1995.Avec en point d'orgue la deuxième estimation ce vendredi du PIB américain pour le deuxième trimestre, qui devrait être nettement revu à la baisse, les nombreuses publications macroéconomiques de la semaine pourraient peser un peu plus sur le dollar. Ce dernier avait bondi face à l'euro en première partie d'année, jusqu'à inscrire un plus haut de quatre ans face à la monnaie unique. La résorption de la crise des finances publiques européennes et le rééquilibrage de la croissance de part et d'autre de l'Atlantique avait ensuite permis à l'euro de regagner 11 % en juin et en juillet. Cassé par les chiffres de l'emploi américain début août, qui avaient fait craindre une rechute de l'économie mondiale, ce mouvement pourrait reprendre si l'économie européenne se montre résistante. Une chose est sûre : en cas de déception, les intervenants mettront sous pression la Banque du Japon, qui n'est plus intervenue sur le marché des changes depuis 2004.
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