En période de crise, mieux vaut compter quelques années d'expérience sur son CV si l'on veut faire la différence. La livraison 2010 de l'enquête Apec (Association pour l'emploi des cadres), « Les cadres en Europe », montre qu'en période de crise les entreprises, par prudence, privilégient l'expérience tandis que lors des recrutement massif, les jeunes cadres et débutants ont davantage d'opportunités. Cette règle se vérifie pour les cadres, même si, entre juillet 2008 et juin 2009, les débutants français ont été « relativement épargnés comparativement aux huit autres pays » de l'enquête. Avec la Belgique, la France est ainsi le pays où les entreprises ont recruté proportionnellement le plus de débutants. En 2009, ceux-ci représentent en effet 18 % des embauches (contre 4 % en Italie ou au Royaume-Uni et 10 % en Allemagne), tandis que les jeunes cadres comptent pour 30 % (contre 32 % en Espagne et 31 % en Belgique et Pays-Bas) et les cadres confirmés avec plus de cinq ans d'expérience pour 52 % (80 % en Italie et 68 % au Royaume-Uni ou 67 % en Allemagne).Ce repli des entreprises sur des profils expérimentés, l'Apec l'avait déjà pointé dans son étude sur les jeunes diplômés, publiée en octobre. Jacky Chatelain, directeur général de l'Apec, constatait un « fort intérêt des entreprises pour les salariés ayant de quinze à vingt ans d'expérience au détriment des jeunes diplômés, même si cela ne veut pas dire que les cadres âgés de 40 à 45 ans vont quitter leur emploi pour un autre ». De son côté, Eric Verhaeghe, président de l'Apec, précisait que « la situation des jeunes en 2008, était préoccupante et que tout laissait penser qu'elle le sera encore plus pour la promotion qui va arriver sur le marché du travail à la fin du premier semestre 2010 ». En période de crise, débutants, jeunes cadres et cadres confirmés se font concurrence sur le marché des recrutements. Et « la mobilité interentreprises ayant quasiment été réduite de moitié, les entreprises ont trouvé moins souvent de jeunes cadres disponibles, profil qu'elles affectionnent tout particulièrement ». Conséquence, leur part dans les recrutements s'est réduite de 9 points et les entreprises se sont tournées vers des plus diplômés. I. M.

latribune.fr

25 Nov 2009, 1:49

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