La BCE tente de calmer la fièvre sur l'euro

Les tentatives pour déminer le terrain se sont multipliées jeudi, après le nouveau plongeon de l'euro à la réouverture des transactions européennes. La monnaie unique a en effet dérivé à un nouveau point bas de dix mois face au dollar, s'enfonçant jusqu'à 1,3285, dans la foulée d'une déclaration chinoise mettant à nouveau de l'huile sur le feu. La crise sans précédent qui frappe la Grèce n'est que la «partie émergée de l'iceberg » avec le spectre d'une implosion budgétaire se propageant au reste de l'Europe, a averti jeudi le vice - gouverneur de la banque centrale de Pékin, Zhu Min. bouffée d'oxygèneLa démarche la plus spectaculaire pour calmer le jeu a été entreprise par la Banque centrale européenne. Très discrète ces derniers jours, elle a opportunément repris la main, son président, Jean-Claude Trichet, profitant d'une intervention devant le Parlement européen pour faire un geste destiné à apaiser les marchés. Tout en déclarant que la Grèce avait pris des mesures « convaincantes et courageuses », il a annoncé que la BCE allait prolonger au delà de 2010 les critères, déjà considérablement édulcorés depuis la crise, qu'elle impose aux banques pour leur prêter des liquidités. Lorsqu'elles ont besoin de se refinancer auprès de la BCE, les banques de la zone euro doivent déposer auprès d'elle des garanties ? les collatéraux -, sous forme de produits financiers tels que des obligations d'Etat. Avant la crise, ces titres devaient avoir une note - délivrée par les agences d'évaluation financière - très élevée, d'un minimum de A -. Mais la BCE avait assoupli ses exigences après les soubresauts de l'automne 2008, adoptant un seuil minimum autorisé de BBB -, qui devrait être normalisé à la fin de cette année.La décision de proroger le dispositif offre une bouffée d'oxygène à la Grèce, dont la note souveraine a été dégradée par l'agence de notation financière Standard & Poor's à BBB+, en pleine crise budgétaire. Le recours au statu quo ante aurait risqué d'interdire l'accès aux liquidités de banque centrale, établissements de crédits grecs, qui restent très dépendants des opérations de refinancement de la BCE. L'initiative de Trichet et des Sages de Francfort a d'autant plus rassuré les marchés, qui ont fait remonter l'euro au dessus de 1,3350 dollar, qu'au cours des dernières semaines le président de la BCE avait martelé qu'il ne ferait pas d'exception pour un pays de la zone euro en prolongeant ces conditions exceptionnelles. Ce geste montre, une nouvelle fois, que la BCE sait se montrer pragmatique en situation de crise. Laquelle BCE a également réitéré jeudi son appel à la solidarité entre les Etats européens, dont la cacophonie est assourdissante.
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