Les stars de la BD au secours des marques

Samedi 17?avril, 14?heures. Devant la boutique Uniqlo Opéra à Paris, c'est la cohue. Une foule dense et jeune se presse devant les portes du magasin. Une influence digne d'un jour d'inauguration. Et pour cause, l'enseigne japonaise de prêt-à-porter accueille, ce jour-là, les héros des célèbres mangas Dragon Ball et One Piece dont elle a acquis la licence pour sa nouvelle gamme de tee-shirts «?Japan Manga Anime?». Les fans des Luffy, Zo, Sanji et autres Nami se pressent pour se faire photographier avec leurs héros. Après avoir été un accélérateur de ventes, l'utilisation des licences, ou du moins des personnages qui les incarnent, est en train de devenir un élément d'animation des ventes elles-mêmes. Une nécessité à l'heure où le marché des produits dérivés est quelque peu plombé par la crise économique.En clair, il ne suffit plus de sigler une paire de chaussures avec Titi et Grosminet ou un cartable avec Dora pour qu'aussitôt ledit produit gagne en valeur ajoutée. «?Aujourd'hui les consommateurs, quel que soit leur âge, ont de plus en plus besoin de s'identifier à leurs héros préférés. Si Uniqlo a décidé, aujourd'hui, de faire appel aux personnages sous licences, ce n'est pas par hasard. C'est tout simplement pour augmenter la visibilité de sa nouvelle collection directement en magasin?», analyse Cédric Bastié, PDG d'Évasion Communication, agence événementielle spécialisée dans la gestion de licences. Visibilité mais aussi notoriété et proximité. Les marques médias ne s'y sont d'ailleurs pas trompées. Canal J, Tiji, Gulli ou encore Nickelodeon Junior organisent désormais des tournées promotionnelles pour soutenir la notoriété des héros phares de leurs programmes qui, pour la plupart, alimentent le marché des licences.Véritables «?road-shows?» ou «?parc d'attractions délocalisés?», ces tournées et parades, accompagnées de leur incontournable distribution de «?goodies?», attirent presque autant que la caravane du Tour de France cycliste. Explosion des ventesL'hiver dernier, ce sont pas moins de 10.000 personnes qui sont ainsi venues jouer dans douze stations de ski avec les personnages emblématiques des trois chaînes jeunesse du groupe Lagardèrerave;re Active. Moyen idéal pour toucher les familles hors du cadre purement commercial, ces tournées, en renouvelant le genre des fêtes foraines, font également le bonheur des collectivités locales. Reste que si la parade dans les rues demeure un moyen inégalé, elle doit désormais s'accompagner d'un volet ludo-éducatif. Ateliers découverte, cours d'expression artistique, sans oublier bien sûr les séances photo et les dédicaces... Là encore, il s'agit de nourrir le culte autour des personnages afin de justifier le différentiel de prix entre le produit basique et le produit siglé. «?Le jour où Oui-Oui, en chair et en os, anime le rayon linge de maison, les ventes explosent de 1?.000?%?», atteste le responsable textile d'une grande enseigne alimentaire. De quoi justifier, les 15?% à 20?% de royalties versées au titulaire de la marque. Rita Mazzol
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