Les patrons de PME beaucoup plus optimistes en avril

La courbe que nous publions se passe presque de commentaire : le moral des patrons de PME, que mesure l'indice synthétique du baromètre « La Tribune »-LCL-BFM TV, s'est redressé de manière spectaculaire en avril, gagnant 8 points. S'élevant désormais à 100 points, un fait inédit depuis juin 2008, l'indice atteint sa moyenne de longue période. Ce sursaut, qui pourrait correspondre à un vrai redémarrage de l'économie française, tiendrait pour une part à un mouvement de restockage de la part des entreprises et en particulier des PME. Cherchant à reconstituer leurs stocks, les entreprises accroissent leurs commandes, ce qui profite à l'ensemble de l'économie. L'export aussi contribue au redémarrage de la demande. Les ventes à l'étranger sont sans doute stimulées par la dépréciation de l'euro face au dollar, qui ne profite pas qu'aux seules PME (lire ci-dessous). « Le commerce extérieur pourrait prochainement apporter une contribution plus positive à la croissance, les dernières enquêtes concernant l'Allemagne, principal partenaire commercial de la France, ayant surpris à la hausse », estime Axelle Lacan, économiste chez LCL qui, au regard de tous ces éléments, anticipe un rebond de l'activité au deuxième trimestre après le pâle + 0,1 % de croissance qu'elle pronostique pour les trois premiers mois de l'année.Dans ce contexte un peu plus favorable, la perception qu'ont les chefs d'entreprise de leur environnement s'améliore. C'est notamment le cas de leur jugement sur l'environnement économique international qui, rappelle l'économiste, avait souffert en début d'année des problèmes liés aux finances publiques grecques. Reste à savoir si les derniers rebondissements de la crise grecque ne dégraderont pas à nouveau leur perception du monde qui les entoure.Toutefois, malgré la nette amélioration de ce baromètre, il serait risqué de verser dans l'euphorie. En effet, les sujets d'inquiétude des dirigeants restent nombreux. A commencer par la remontée du prix de l'énergie. Selon Ipsos, ce sujet préoccupe 64 % d'entre eux puisque cette flambée du brut pourrait rogner un peu plus un taux de marge net déjà faible pour les entreprises de l'échantillon. Il ne s'élevait en moyenne qu'à 2,82 % en 2009. Il était même nul pour 75 % des entrepreneurs interrogés.fragilitéRésultat, ceux-ci ne se sentent pas prêts à réembaucher massivement. « Les perspectives d'embauche s'améliorent, mais ne permettent pas de remettre en cause la poursuite de la dégradation du marché de l'emploi ces prochains mois », estime Axelle Lacan, qui anticipe un pic de chômage à 10,1 % de la population active au troisième trimestre. Preuve que la reprise reste fragile, l'embauche d'intérimaires est encore marginale. Seuls 15 % des chefs d'entreprise interrogés ont recouru en avril à ce type de contrat. Bref, si l'avenir ne se teinte plus de gris, il ne se colore pas encore de rose. « Les mois à venir nous diront si nous vivons réellement une sortie de crise », résume prudemment Yves Fradier, directeur de clientèle chez Ipsos.
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