Une dizaine d'années après avoir choisi une nouvelle étiquette, Michel Tesseron, le propriétaire du Château Lafon-Rochet a été traîné en justice par un voisin fâcheux qui lui reprochait l'utilisation d'une couleur jaune orangée. Son fils Basile, qui reprend peu à peu la direction de cette propriété de 45 hectares, en est du coup devenu un expert chromatique. Par crainte du ridicule, la plainte a été abandonnée mais, faut-il y voir une ironie de l'histoire, Basile a lancé le Lafon-Roset. Ce rosé a été élaboré à partir d'une vigne de trois hectares de vieux cabernet-sauvignon qui borde le domaine. Notez bien l'orthographe qui le protège contre toute menace juridique. Et la couleur de l'étiquette est... rose. C'est la première cuvée du genre et cela a été un exercice difficile.Lafon-Rochet a des voisins prestigieux (Cos d'Estournel et Lafite-Rothschild), mais sa réputation est loin d'être à la hauteur de son potentiel. D'aucuns recommandent pour son excellent rapport qualité-prix ce quatrième Grand Cru classé en 1855. Rares sont ceux qui évoquent son velouté, sa rondeur, sa profondeur et la finesse de ses tanins. Lafon-Rochet mérite mieux. Les racines de la famille Tesseron plongent dans l'histoire du Cognac, à Châteauneuf en Charente. On sait qu'il faut laisser du temps au temps. Et Basile Tesseron s'est promis que d'ici à 30 ans, Lafon-Rochet aura la réputation de Cos d'Estournel. Un challenge raisonnable. On trouve le millésime 2007, le premier de Basile Tesseron, à 26 euros chez les bons cavistes. La caisse de 12 bouteilles est à 516 euros sur Millesima.fr.Château Lafon-RochetSaint-EstèphePascal Boulard

latribune.fr

25 Avr 2010, 23:21

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