Les marchés historiques de la high-tech défiés par l'essor de l'Internet

L'essor continu des marchés liés à l'Internet n'a pas encore bouleversé les grands équilibres des secteurs de l'économie numérique, le « DigiWorld », comme l'appelle l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe). Dans son bilan annuel, qu'il présente ce mardi matin, le cabinet d'études montpelliérain consacre pour la première fois un chapitre entier au secteur de l'Internet, qui ne représente encore que 8 % du marché des services des technologies de l'information et de communication (TIC), soit de l'ordre de 213 milliards d'euros, mais son poids pourrait atteindre 20 % à l'horizon 2020 dans les pays les plus avancés. En 2010, selon les estimations de l'Idate, l'ensemble du monde numérique a généré un chiffre d'affaires de 2.754 milliards d'euros, en croissance de 3,3 %. « Une reprise modérée, mal assurée et fragile » selon le cabinet, essentiellement un rattrapage après le recul de 2,1 % lié à la crise en 2009. On est loin des hausses de 5 % à 6 % des années 2000 et c'est près de deux fois moins que la progression du PIB mondial. Si les services de télécoms ont franchi le cap des 1.000 milliards d'euros au niveau mondial (dont 56 % pour le mobile), gardant leur rang de premier secteur (37 % du total), ils sont en panne de croissance (+ 2 %). Du côté des équipements télécoms (9 % du total), le marché des infrastructures a reculé pour la deuxième année consécutive (? 2,8 % à 129 milliards d'euros), tandis que les terminaux ont bondi de 20 % pour atteindre un record historique à près de 120 milliards d'euros, grâce à la demande des marchés émergents et au succès des smartphones. La télévision surprend Les services informatiques et logiciels (24 % du total) n'ont progressé que de 2 % à 656 milliards d'euros et n'ont même pas encore retrouvé leurs niveaux de 2008, ce qui est attendu pour 2011-2012. Du côté du matériel informatique, la reprise a été nette (+ 5 % à 287 milliards) après le fort recul de 2009 (? 10 %). Dans l'électronique grand public (266 milliards), la reprise en valeur (+ 2,7 %) a été plus faible qu'en volume (+ 4 %). Les marchés de la télévision (gratuite, financée par la publicité, et payante) ont créé la surprise, en progressant de 7,1 % à 289,2 milliards d'euros. À côté, les nouveaux marchés de l'Internet restent très modestes - à part l'e-commerce qui génère environ 480 milliards d'euros - mais leur croissance est impressionnante. Le marché mondial de la publicité en ligne pèse seulement 41,6 milliards d'euros, mais il devrait progresser de 20 % par an jusqu'en 2014 en moyenne. Celui du « cloud computing », l'informatique à distance, représente 19,2 milliards d'euros. La vidéo en ligne, qui a réalisé un chiffre d'affaires mondial de 4,1 milliards d'euros (+ 44 %), dont près de la moitié en publicité, un gros tiers pour les fournisseurs de services (les CDN) à 1,5 milliard et 610 millions pour la vidéo à la demande payante, devrait dépasser les 20 milliards en 2014...
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