Sujet hautement sensible dans ce pays d'à peine 5 millions d'habitants, la question de l'immigration est revenue sur le devant de la scène à Singapour. La forte croissance enregistrée par la cité-État au premier semestre (18,1 %), la perspective d'une hausse du PIB de 15 % pour toute l'année et les tensions perceptibles sur le marché du travail ont poussé le Premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, à plaider en faveur de l'ouverture des frontières nationales. « Je pense qu'il y aura plus de 100.000 travailleurs étrangers supplémentaires cette année, a t-il prévenu, je ne vois pas les choses autrement, mais nous devons l'accepter. » Au début de l'année encore, le gouvernement cherchait à contenir les flux d'immigrants au point que les multinationales craignaient de ne plus pouvoir faire venir leur cadres à Singapour. Il s'agissait alors d'apaiser les inquiétudes des Singapouriens en matière d'emploi sur fond de ralentissement économique mondial. La mesure visait le secteur des services (construction, transports ...) et se limitait aux emplois les moins qualifiés.32.000 naissances par an Mais avec l'étonnante reprise de l'activité, le taux de chômage est retombé à 2,2 % en mars, et les emplois vacants ont grimpé de 4,3 % au cours du premier trimestre à 37.000, soit 63 % de plus qu'il y a un an. Même si à long terme la croissance du PIB se normalise, les autorités singapouriennes semblent disposées à entreouvrir leurs portes aux immigrés à condition qu'ils soient qualifiés. Le Premier ministre veut faire de la cité-État un « hub » international du commerce, des investissements et des talents afin d'assurer une croissance durable. Les spécialisations les plus recherchées sont la finance, les technologies de l'information et la R&D. Il doit aussi relever le défi d'une population déclinante. Seulement 32.000 naissances ont lieu chaque année, à peine plus de la moitié du nombre nécessaire pour assurer le renouvellement de la population. L. C.

latribune.fr

26 Juill 2010, 15:27

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